L’État a affirmé travailler sur la protection du sucre roux dans les négociations européennes. L’État a affirmé travailler en ce sens. Mais les syndicats sont pessimistes et ne croient pas que l’Europe aura le droit de protéger le sucre réunionnais.
Le représentant des parlementaires socialistes d’Outre-mer, Jean-Claude Fruteau a interpellé hier George Pau-Langevin, ministre des Outre-Mer sur les négociations autour des quotas sucriers et notamment du sucre roux, secteur sur lequel le marché réunionnais s’était positionné.
L’État a assuré avoir pris la décision de demander à l’Union européenne de retirer le sucre roux des négociations sur le libre-échange. Le syndicat du sucre se déclare soulagé même s’il s’agit d’une première étape.
Mais la Confédération des planteurs et des éleveurs de La Réunion n’y croit pas. Pour eux, l’Europe ne pourra pas protéger ce produit cher à l’économie de l’île.
Hier, Jean-Claude Fruteau a demandé à la ministre des Outre-Mer ce que l’État comptait faire pour soutenir la filière des sucriers, plus de 18 000 emplois.
"L’ensemble des acteurs sont inquiets", lance Jean-Claude Fruteau dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale, faisant référence à la "fin programmée des quotas de sucre en octobre 2017." Pour lui, c’est "une sérieuse menace pour la survie de la filière et la pérennité de son modèle social."
Le député socialiste a rappelé que le marché européen avait "permis le développement de la filière canne, sucre, rhum, bagasse dans les départements d’outre-mer. Aujourd’hui, celle-ci produit plus de 260 000 tonnes de sucre et représente, à La Réunion, 18 300 emplois directs et indirects, soit plus de 13 % des emplois du secteur privé."
Mais il signale que l’Europe se tournait vers des pays faisant concurrence aux départements d’Outre-Mer comme La Réunion : "la Commission européenne négocie des accords de libre-échange avec de nombreux pays producteurs de sucres roux."
Ce à quoi George Pau-Langevin a répondu : "Je tiens à rappeler devant la représentation nationale l’engagement de l’État à accompagner la filière dans les années à venir. Nous avons déjà pu prendre une décision qui rejoint l’une de vos principales propositions, à savoir que le Gouvernement demandera à la Commission européenne l’exclusion du sucre roux de canne des prochains mandats de négociation".