Le ministre de l’Education nationale Vincent Peillon a annoncé de nouveaux moyens pour lutter contre la violence à l’école.
Deux principales mesures ont été annoncées lundi 17 septembre, dont la mise en place d’une "délégation ministérielle chargée de la prévention et de la lutte contre les violences en milieu scolaire", ainsi que le recrutement de 500 assistants de prévention et de sécurité dans les zones les plus sensibles. Ces nouveaux moyens de lutte contre les violences scolaires devront prendre forme dans "les semaines qui viennent", selon le ministère de l’Education nationale.
Concernant le premier dispositif, Vincent Peillon évoque une "structure pérenne" et inédite qui doit permettre d’endiguer la violence à l’école, dans son ensemble.
"C’est la première fois, au sein de l’administration de l’Education nationale, que va être créée une structure pérenne qui a pour mission de lutter contre les violences en milieu scolaire", déclare le ministre.
"L’Education nationale reconnaît qu’il faut mener une action spécifique contre les violences scolaires, et se dote des moyens de le faire", poursuit-il.
Cette délégation ministérielle sera rattachée directement à la Direction générale de l’enseignement scolaire (Dgesco). "C’est une volonté de relier la connaissance à l’action", explique Vincent Peillon.
Quant à sa gestion, elle sera "confiée au professeur Eric Debarbieux qui est considéré comme celui qui connaît le mieux les questions de violences scolaires", précise le ministre.
Les missions de la délégation ministérielle se déclinent en trois axes fondamentaux, à savoir, "préparer les réponses et les actions pédagogiques, préventives et punitives, avec la Dgesco, former les personnels, et coordonner toutes les connaissances dont nous disposons concernant les sujets de violences scolaires, de harcèlements, d’incivilités, de faits graves de discriminations qui existent à l’école, à l’égard des élèves et des personnels", détaille le ministre.
Le deuxième dispositif annoncé pour lutter contre les violences scolaires concerne le recrutement de 500 assistants de prévention et de sécurité (APS) qui seront répartis dans les zones les plus sensibles. Il s’agit d’un "véritable nouveau métier" créé depuis le 6 septembre dernier, d’après Vincent Peillon.
Les APS "c’était un des engagements très forts de François Hollande qui a pris tout son relief avec les événements que l’on a vus", rappelle le ministre, faisant référence à des agressions contre une surveillante et trois enseignants la semaine dernière.
Ces nouveaux métiers feront leur apparition dans plusieurs académies du pays, notamment celles de Créteil, de Versailles, et de Lille qui se taillent la part du lion avec respectivement 50, 46 et 36 postes. "Nous augmenterons progressivement le nombre en fonction des moyens", souligne le ministre, qui estime que la première vague des 500 APS "ce sera déjà un gros soulagement pour les établissements particulièrement sensibles".
Le ministère de l’Education nationale a défini plusieurs critères pour bénéficier de ce dispositif, entre autres "le taux d’élèves absents plus de 4 demi-journées non justifiées par mois, le nombre de conseils de discipline, le nombre d’élèves exclus définitivement et le nombre de faits de violence et d’incidents graves". Cependant, chaque académie se réserve le droit de rajouter des critères spécifiques complémentaires.
Par le passé, "on sait tous, et c’était d’ailleurs la conclusion des Etats généraux de la sécurité qui se sont tenus en 2011, que la première réponse à ces phénomènes, c’est la présence d’adultes dans les établissements. C’est précisément d’ailleurs ce que la droite n’avait pas fait", critique Vincent Peillon.
Les APS déjà recrutés seront en formation à compter du 1er octobre, et seront affectés dans les établissements à raison de 10 heures par semaine. Ils travailleront "à plein temps avant Noël, sans doute au début décembre", d’après le ministre.
"Ils reçoivent une vraie formation extrêmement précise. C’est un véritable nouveau métier qui pourra évoluer. Ce ne sont pas des surveillants, des grands frères ou des vigiles", conclut-il.
Source : Libération