La campagne de vaccination contre la Covid-19 a commencé il y a deux semaines en France. Pourtant, le gouvernement n’a publié des données que lundi 11 janvier.
Dans un communiqué, publié lundi 11 janvier, à 21 heures, la direction générale de la santé (DGS), a finalement publié le nombre des personnes vaccinées en France. "Depuis le début de la vaccination en France le 26 décembre 2020, 138 351 personnes ont ainsi été vaccinées", a indiqué le bilan, très attendu depuis le début de la campagne, note France Info.
Alors que la France est en retard par rapport à ses voisins, les chiffres sur la vaccination sont cités, petit à petit, par Olivier Véran lui-même, comme le 7 janvier sur Twitter ou lors de conférences de presse. Avant le bilan donné par la DGS, les derniers chiffres connus provenaient du compte Covid-tracker, tenu bénévolement par Guillaume Rozier, expert en traitement de données. Cette situation a provoqué la grogne non seulement des médias, mais également de la population, note la chaîne.
Interrogé lundi par France Info, Edouard Mathieu, responsable des données pour le site Our World in Data, a confié qu’une telle pratique est assez "problématique d’un point de vue démocratique". A son avis, mettre en place des données afin de remonter au niveau national, n’est pas chose facile et prend du temps, mais la France se démarque par le fait qu’il n’y ait pas de communication publique de ces chiffres. "Il y a certains chiffres qui sont donnés de temps en temps et c’est tout", a-t-il regretté.
La chaîne a questionné la Santé publique France sur la date de publication des données de vaccination. En réplique, cette entité a précisé que le système de suivi de vaccination Si-Vac a été mis en place le 4 janvier. Cet outil permet une remontée de données anonyme, mais il faudrait encore attendre quelques jours avant d’accéder aux données consolidées.
En effet, selon elle, pour produire les indicateurs, la remontée effective de l’ensemble des données vers les systèmes est nécessaire. "Ce qui est en cours et ce qui nous permettra, après consolidation et intégration dans nos modèles, de produire les indicateurs de suivi de la vaccination, qui seront également accessibles comme les données, en open data", a-t-elle expliqué.
Guillaume Rozier a, de son côté, dénoncé le manque de transparence sur ce sujet. Avant d’être contacté par le ministère, ce jeune ingénieur de 24 ans a expliqué avoir entamé le décompte du nombre de vaccination par lui-même en épluchant les articles dans la presse régionale.
Au bout de quelques jours, le ministère l’a contacté en disant que les chiffres qu’il a publiés ne sont pas à jour, et en proposant de lui donner des données disponibles. "Evidemment j’ai dit oui et c’est à partir de là qu’ils m’ont donné ou que je leur ai demandé des chiffres tous les deux, trois jours", a détaillé l’ingénieur.
Selon lui, le nombre de personnes vaccinées, publié ces dernières semaines provenait d’une "estimation relativement bonne, réalisée à partir de phoning", c’est-à-dire, reçu grâce à l’appel des différentes structures locales impliquées dans la campagne de vaccination.
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