La chaîne de télévision anglaise a révélé une interview du chanteur de légende Bob Dylan, réalisée en 1966 dans l’avion qui le menait à Denver. A l’époque, son ami Robert Shelton avait recueilli plus de deux heures de confidences de la star, racontant notamment sa forte dépendance à l’héroïne au tout début des années 60 et ses envies de suicide. Un document inédit sur cet icône de la musique folk, dont le style et la personnalité ont influencé des générations de musiciens.
A l’occasion des 70 ans de l’artiste, fêtés le 21 mai dernier, « No Direction Home », la biographie de la star par son ami Robert Shelton a fait l’objet d’une réédition, via laquelle la BBC a rendu public le précieux entretien, resté secret depuis 45 ans.
Dans les enregistrements de cette entrevue, Bob Dylan confesse qu’il est tombé sous la dépendance de l’héroïne à une période de sa vie. Une toxicomanie qu’il avoue à l’époque candidement « Je suis tombé accroc à New-York », « Je suis devenu très très accroc pendant un moment (…). J’en prenais pour 25 dollars par jour », précise t-il à son ami Robert Shelton qui le questionne. Quelques années seulement après être sorti de ce tourbillon destructeur, le musicien en parlait avec un recul déconcertant. Le rapport du chanteur avec la drogue a toujours alimenté les rumeurs, sans jamais toutefois être confirmé. Ces aveux des années 60 lèvent définitivement le doute sur cette période sombre de la vie de Dylan.
En 1966, l’année où est réalisée cette interview, Bob Dylan est à l’apogée de sa carrière. Plus qu’une star de la musique, il est élevé par toute une génération au rang de prophète, délivrant un message de paix et de contestation contre la guerre au Vietnam et la ségrégation auquel les jeunes s’identifient. Cette position extraordinaire que le public lui confère la gloire, mais les énormes attentes du public et la pression médiatique lui pèsent.
« La mort ne signifie rien pour moi à partir du moment où je peux mourir rapidement. Plein de fois, j’aurais pu mourir rapidement et j’aurais facilement pu sauter le pas. ». Mettre fin à ses jours Bob Dylan y a furieusement comme il le confie dans l’intimité. « Je ne suis pas le genre de mec qui se couperait l’oreille (...). Je me tirerais une balle dans la tête si les choses tournaient mal. Je sauterais d’une fenêtre », souligne la star.
Mais Dylan n’a pas « sauté le pas ». Mardi 21 mai, ce génial musicien a même fêté ses 70 ans. Si depuis plusieurs années, il a fait preuve d’une discrétion médiatique à toute épreuve, Bob Dylan n’a toujours pas lâché sa guitare et son harmonica et continue à faire vibrer les scènes du monde entier en tournée pour ses 50 ans de carrière.