Françoise Tenenbaum, élue socialiste de Côte d’Or, propose de faire appel aux vétérinaires pour compenser la pénurie de médecins dans les milieux ruraux. Dans un entretien aux Echos, cette adjointe au maire de Dijon, à la fois déléguée à la Solidarité et à la santé mais également vice-présidente du conseil régional de Bourgogne, a avancé qu’ « en leur proposant une année supplémentaire de formation, ils (les vétérinaires) pourraient intervenir dans les maisons de santé ».
« Pourquoi ne pas faire appel aux vétérinaires ? », s’est interrogée Françoise Tenenbaum, une élue socialiste de Côte d’Or, face aux déserts médicaux en milieu rural. « J’ai réfléchi à la problématique dans laquelle nous sommes, notamment en Bourgogne où il y a des déserts médicaux, et je me suis rendue compte qu’il y avait de vrais médecins dans les territoires, ce sont les vétérinaires, qui peuvent intervenir en urgence », devait-elle insister.
Cependant, Françoise Tenenbaum a noté qu’« il faudrait définir une passerelle de formation et cadrer la mission de ces vétérinaires. Surtout, ce ne serait pas à la place du médecin mais en l’attendant », tout en insistant que ces vétérinaires interviendront surtout en cas d’urgence. Cette élue socialiste a déjà soumis son projet au Conseil de l’ordre des médecins ainsi qu’à l’Agence régionale de santé, mais sa proposition n’y fait pas l’unanimité.
Interrogé sur le sujet, Gérard Vignault, président du Conseil régional de l’ordre des vétérinaires de Bourgogne estime que « ce serait un recul des soins apportés aux gens ». « C’est totalement irréaliste et dangereux ! On n’est pas du tout compétents pour faire une médecine humaine », a-t-il rétorqué.
Parallèlement, Monique Cavalier, la directrice de l’Agence régionale de santé de Bourgogne, a mis en avant l’irréalisme du projet : « Aujourd’hui, ce n’est absolument pas pensable. La réglementation est claire, elle fait en sorte que nous ayons des médecins dans les zones rurales. Ça n’a été évoqué ni de près, ni de loin dans le plan régional de santé », a-t-elle avancé.
Quant au président du Conseil de l’ordre des médecins de Côte-d’Or, Jean-Pierre Mouraux, il a choisi de prendre cette proposition « avec humour » en déclarant : « c’est un pavé dans la marre et ça fait bouger les canards. On en retiendra les bonnes intentions ».