La députée socialiste et ancienne ministre de l’Écologie Delphine Batho a déposé sa démission, car le projet de rapport ne met pas en avant la sortie du glyphosate ni même son interdiction dans trois ans.
Delphine Batho a décidé de tourner le dos à la mission d’information sur le glyphosate, entre autres produits phyto-pharmaceutiques. Déçue de conclusions "pas à la hauteur", la députée socialiste et ancienne ministre de l’Écologie a démissionné de la vice-présidence de la mission d’information sur les produits phytosanitaires. "Je viens de démissionner de la vice-présidence de la mission d’information sur les produits phyto-pharmaceutiques parce que le projet de rapport ne prône pas la sortie du glyphosate ni même son interdiction dans trois ans, uniquement l’interdiction pour un usage" spécifique, a-t-elle fait part lors d’une réunion de la commission du Développement durable.
L’ancienne ministre estime que ce n’est pas à la hauteur de continuer comme avant. Pourtant, de nouvelles études alarmantes pointent chaque jour l’impact des pesticides sur la santé humaine et sur l’effondrement de la biodiversité. "C’est aussi très en deçà des engagements du président de la République sur la sortie du glyphosate", a argumenté Delphine Batho sur le récit d’Europe1. La vice-présidente a également regretté dans le rapport des formulations sur la délicatesse de l’évaluation des effets sur la santé des pesticides ou l’absence de mention de l’affaire des "Monsanto Papers".
L’unique point d’avancée dans le rapport est la création d’un fonds d’indemnisation des victimes des produits phytosanitaires estime Delphine Batho. En revanche, elle a plaidé pour "l’heure de vérité" en faisant adopter via un amendement l’interdiction du glyphosate à compter de juillet 2021. La mesure ne figure donc pas encore dans le projet de loi.