Environ 80% des demandes d’indemnisation déposées par les victimes présumées du Mediator ont été rejetées, selon le collectif Avim. A La Réunion, la proportion de dossiers rejetés est moindre.
Interrogé ce mercredi, Maître Alain Antoine a expliqué que
des analyses ont été faites dans le département. Selon l’avocat de plusieurs victimes du Médiator, à La Réunion,
"40% des plaintes sont fondées". Sur la vingtaine de dossiers qu’il traite, le conseil enregistre huit dossiers dits "f
avorables". Cette reconnaissance signifie que le rapport entre la prise de Médiator et une pathologie cardiaque grave est avérée. Pour Maître Alain Antoine, il n’y a pas de doute : pour certains patients, le Médiator
"s’est comporté comme un véritable poison".
Grosse déception pour les victimes présumées du Mediator. La majorité d’entre elles, qui demandaient des réparations auprès des laboratoires Servier, se sont heurtées à une fin de non-recevoir.
En effet, sur les 500 dossiers d’indemnisation examinés par le collège des experts de l’Office national d’indemnisation des accidents médicaux (Oniam), environ 80% ont été jugés irrecevables.
C’est ce qu’a annoncé ce mercredi 3 octobre le Dr Dominique-Michel Courtois, président de l’Association des victimes du Médiator (Avim), confirmant une information du quotidien Le Parisien.
De son côté, l’Oniam, qui travaille de concert avec les experts mandatés par le ministère de la Santé, a indiqué avoir reçu au total 7 500 demandes d’indemnisation, dont 830 ont été examinées jusqu’à présent. Selon Le Parisien, qui ne divulgue pas ses sources, 86% de ces dossiers ont été rejetés.
A entendre les explications du Dr Dominique-Michel Courtois, les experts ont refusé certaines demandes car ils« contestent le lien de causalité certain entre la prise du Mediator et la pathologie valvulaire ».
Pour se justifier, les experts ont notamment évoqué « l’âge avancé du malade, ou encore le fait qu’il avait pris des anti-migraineux susceptibles d’entraîner des problèmes cardiaques,… ».
Mediator, à la fois un médicament antidiabétique et coupe-faim, fabriqué par les laboratoires Servier, est accusé d’avoir causé plusieurs milliers de morts, à l’origine d’un scandale sanitaire sans précédent en France.
Pour sa part, la ministre de la Santé Marisol Touraine s’est déclarée « très attentive à ce que les victimes puissent être indemnisées correctement ». Selon elle, les laboratoires Servier qui ont commercialisé ce médicament pendant plusieurs années « devra assumer ses responsabilités ».
Sources : Libération, Le Parisien