Plus que centenaire mais toujours créatif, le Concours Lépine, rendez-vous incontournable des inventeurs, récompensera samedi des innovations toutes simples ou très sophistiquées pour faciliter la vie au quotidien.
PARIS (AFP) - Plus que centenaire mais toujours créatif, le Concours Lépine, rendez-vous incontournable des inventeurs, récompensera samedi des innovations toutes simples ou très sophistiquées pour faciliter la vie au quotidien.
Lors de cette cent neuvième édition, 550 inventions brigueront le prestigieux prix du président de la République (un vase de la Manufacture nationale de Sèvres), sur les traces d’objets pratiques ou ludiques devenus courants, comme le stylo à bille, le fer à repasser à vapeur, les verres de contact ou le Mécano.
Au total, plus de 250 récompenses seront décernées aux Geo Trouvetout, lors de cette compétition organisée par l’association du Concours Lépine et accueillie chaque année par la Foire de Paris.
Beaucoup d’inventions gravitent "autour de la maison" et des énergies alternatives, indique Barbara Dorey, porte-parole de la compétition. "Les inventeurs se basent sur nos phénomènes actuels, ils sont très près de la société".
Cette année, on remarque une cabine de douche pliante, une dalle anti-graffiti, ou un petit appareil dans le congélateur qui prévient en cas de coupure d’électricité et précise pendant combien de temps on peut consommer les aliments.
Deux contenants stockent à la fois cigarettes et mégots, tandis qu’une flûte à champagne devient buffet nomade avec un socle en forme de coupelle pour gâteaux apéritifs.
Côté technologies médicales, un fauteuil électrique monte des obstacles comme les trottoirs, tandis qu’un frigo portable ou une poche isotherme transportent au frais des médicaments comme l’insuline.
Le jury prend en compte l’utilité des inventions, mais aussi leur viabilité économique. "L’invention doit être industrialisable et réalisable rapidement pour arriver sur le marché", explique Barbara Dorey.
Parmi les inventions présentées l’année dernière, plus de la moitié (54%) ont "abouti" : elles ont trouvé, selon leur besoin, un fabricant, un distributeur, ou bien les deux.
"Le Concours Lépine, c’est un tremplin, explique-t-elle. Il y a une crédibilité qui va jusqu’au banquier, qui ne voulait pas forcément aider l’inventeur et qui, une fois l’invention reconnue, est plus conciliant".
"Heureusement qu’il y a le Lépine", dit Claude Dumas, 69 ans, ébéniste et inventeur le plus primé du Concours, avec plus de 200 inventions présentées et plus d’une centaine de prix.
"C’est une vitrine parfaite, mais après il faudrait que le relais soit pris par d’autres", estime-t-il. "En France, il n’y a absolument aucune aide pour l’invention", déplore-t-il.
En général, un inventeur réalise une, deux ou trois inventions, pas plus, car "il a tellement d’efforts à fournir pour arriver à vivre de son invention, à faire en sorte de répondre aux copies", explique-t-il.
Les organisateurs du concours souhaitent attirer davantage d’inventrices et ont créé l’année dernière "l’avenue des femmes" pour les mettre en avant. L’initiative est reconduite cette année, où l’on dénombre 22 concurrentes, après 15 en 2009, contre cinq à sept précédemment.
"Depuis 1901 on a des femmes. Pas beaucoup. Il n’y en a que trois qui ont remporté le prix du président de la République", explique Barbara Dorey, citant Florence Poulet-Daumas l’année dernière pour "Easymétros", un appareil informant vocalement de l’itinéraire et du temps de trajet dans le métro.
Avant "c’était Madame qui pouvait inventer", en revanche son invention était "protégée et présentée par Monsieur", relate-t-elle.