La France a expulsé jeudi un Algérien de 37 ans qui serait impliqué dans le recrutement de français au profit de la filière djihadiste syrienne.
Une première expulsion immédiate à l’endroit d’un Algérien a eu lieu jeudi dans le cadre de la lutte anti-djihad menée par le ministère de l‘Intérieur. Agé de 37 ans, cet homme est soupçonné de recruter des français pour intégrer des groupes radicaux en Afghanistan et Syrie.
Un communiqué du ministère de l’Intérieur confirme le lien de cet habitant de Savoie avec " des membres de la mouvance islamiste radicale qui ont été impliqués dans le recrutement d’individus pour intégrer des filières jihadistes à destination de l’Afghanistan et de la Syrie ". Il s’agirait entre autres de deux savoyards qui avaient été condamnés à 3 ans de prison en février 2011.
Cet Algérien, arrivé en France à l’âge de 2 ans, " a été interpellé mi-mars, alors qu’il tentait d’entrer illégalement en Syrie dans un (car) convoyant des jihadistes pour se rendre dans la région d’Alep. Cinq de ses proches, des hommes originaires d’Albertville (Savoie) comme lui, ont été arrêtés et expulsés eux dans la foulée vers la France ", rapporte Libération, citant une source proche du dossier.
Les autorités turques l’ont remis mercredi soir à la France qui, le lendemain matin, l’a expulsé aussitôt depuis Lyon vers l’Algérie où sont restées sa femme et sa petite fille. Plusieurs familles d’Albertville ont alerté précédemment les policiers et gendarmes locaux suite au départ de leurs proches vers la Syrie. Ce signalement coïncidait avec le voyage vers la même destination de l’Algérien qui était déjà surveillé par les services de renseignement français.
Selon un homme qui se présente comme son cousin, le trentenaire affirmait être " en formation maçonnerie " lorsqu’il l’a vu pour la dernière fois il y a " trois-quatre mois " de cela. Il rajoutait entre autres que les six Savoyards allaient intégrer un mouvement djihadiste très radical appellé " l’État islamique en Irak et au Levant ".
Actuellement, le nombre de ressortissants français qui combattent auprès des groupes radicaux syriens est estimé à 285. 120 autres individus seraient encore sur le point de rejoindre la Syrie, affirmait récemment le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve qui évaluait à 75% la hausse du nombre de départs depuis la France ces derniers mois.
Un numéro vert, le 0 800 005 696, a été mis à la disposition des citoyens pour le signalement de tout projet de départ qui paraît suspect. Le plan anti-djihad prévoit également plusieurs autres mesures dont " la privation de passeport pour les jihadistes, la création d’un dispositif de réinsertion individualisée… ", lesquelles seront " appliquées avec une totale fermeté " soulignait le ministre.