Le chef de l’Etat Emmanuel Macron a invité les catholiques lundi soir à "s’engager politiquement" lors de la Conférence des évêques. Une prise de parole qui n’a pas vraiment plu à la gauche.
Devant 400 invités réunis en début de soirée dans la grande nef cistercienne du collège des Bernardins à Paris, le président de la République a voulu rétablir le lien entre l’Eglise et l’Etat. Accompagné de son épouse et du ministre de l’Intérieur, Emmanuel Macron a affiché une volonté de "dialogue", de "confiance" et d’"humanisme" en s’adressant aux catholiques. Selon lui, "un président de la République prétendant se désintéresser de l’Église et des catholiques manquerait à son devoir". Cette rencontre médiatico-politique avec les catholiques est une grande première comparée au dîner du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) qui se tient tous les ans.
Dans sa prise de parole, Emmanuel Macron a déclaré qu’il se fait une plus haute idée des catholiques. "Il ne me semble ni sain ni bon que le politique se soit ingénié avec autant de détermination soit à les instrumentaliser soit à les ignorer", a expliqué le chef de l’Etat sur le récit de 20 Minutes. Le chef de l’Etat a également souligné cette action de l’Eglise qui accompagne chaque jour des familles monoparentales, homosexuelles ou ayant recours à l’avortement en tentant de rapprocher ses principes et le réel. Le président français n’a pas manqué d’appeler les catholiques à s’engager politiquement.
J’appelle les catholiques à s’engager politiquement.
Votre foi est une part d’engagement dont notre politique a besoin. #DialogueEgliseEtat
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 9 avril 2018
Les critiques à gauche se sont multipliées à la suite de ces déclarations d’Emmanuel Macron. Le leader de la France insoumise figure parmi les premiers à sortir de ses gonds. Sur son compte Twitter, Jean-Luc Mélenchon a fustigé une liaison qui, selon lui, "n’a pas lieu d’être". Benoît Hamon, ancien candidat à la présidentielle a fait allusion aux Etats généraux de la bioéthique qui se déroulent actuellement. "Que veut dire Emmanuel Macron lorsqu’il affirme que le ’lien entre la République et l’Eglise a été abîmé’ ? Fait-il référence au mariage et à l’adoption pour tous ?", s’est-il interrogé. Olivier Faure, premier secrétaire du PS a de son côté affirmé que l’Eglise n’a jamais été bannie du débat public, rapporte France info. Alexis Corbière, député de la France insoumise a quant à lui dénoncé des propos "indignes" de la part d’un Président d’une République laïque.
#Macron en plein délire métaphysique. Insupportable. On attend un président, on entend un sous-curé. #DialogueEgliseEtat #MacronBernardins
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) 9 avril 2018
Quand le lien entre l’Église et l’État a-t-il été abimé ? Est-ce lors du mariage pour tous ? S’il doit être réparé ? Est-ce lors de la révision des lois de bioéthique ? sur la PMA ? #MacronBernardins https://t.co/sJ8aKIbjV4
— Benoît Hamon (@benoithamon) 9 avril 2018
Mais de quoi nous parle-t-on ? L’église catholique n’a jamais été bannie du débat public. Quel lien restaurer avec l’Etat ? En République laïque aucune foi ne saurait s’imposer à la loi. Toute la loi de 1905. Rien que la loi. #MacronBernardins https://t.co/righwppgfp
— Olivier Faure (@faureolivier) 9 avril 2018
Bonjour Mr Macron. Dans la réalité l’église n’accompagne pas les familles homoparentales ni les personnes homosexuelles. Elle s’oppose à leurs droits et les soumet à des traitements cruels dans l’espoir irréel de les changer. Bienvenue dans le monde réel Mr le Président
— Arthur (@frabel_a) 9 avril 2018