Une étude du Conseil économique, social et environnemental a précisé que cette différence est le résultat de "l’insularité et l’éloignement".
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Selon une étude du Conseil économique, social et environnemental (Cese), 2,3% des femmes de l’Hexagone ont été agressées physiquement par leur (ex) conjoint durant les 12 derniers mois. Ce taux grimpe à 17% en Polynésie Française et à 19% en Nouvelle-Calédonie. Les chiffres à La Réunion et en Martinique se rapprochent en revanche de ceux de la métropole. Par ailleurs, 7% des femmes habitant en Polynésie française et 7,2% de celles qui vivent en Nouvelle-Calédonie ont été victimes d’agression sexuelle par leur conjoint au cours des 12 derniers mois. Le taux en France métropolitaine est de 0,8%, soit 8 fois nettement inférieur.
La ministre des Outremer Annick Girardin a reconnu au moment de la remise du document que le volume des violences faites aux femmes est plus important en outre-mer qu’en métropole. "Sur les îles d’outre-mer, les mesures d’éloignement sont par définition plus difficiles à appliquer. Les victimes et leurs agresseurs vivent en vase clos, tout le monde se connaît", a-t-elle expliqué sur le récit d’Europe1. En effet, cet écart est le résultat de "l’insularité et l’éloignement", souligne le rapport.
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L’insuffisance des structures d’accueil pourrait également expliquer cet écart entre les territoires ultra-marins et l’hexagone. En effet, les entités concernées rencontrent plus de difficultés dans la prise en charge des victimes de violences. Le rapport propose alors d’y remédier en adoptant des solutions concrètes. Il s’agit par exemple de garantir la gratuité des soins psychologiques ou encore "déployer rapidement le dispositif Téléphone Grave Danger déjà généralisé dans l’Hexagone". De son côté, le Cese suggère le développement des Unités médico-judiciaires dans tous les Outre-mer ainsi que le renforcement des moyens consacrés à la Justice pour empêcher la correctionnalisation des viols.