Lors d’une interview accordée à Mediapart, le chef du gouvernement Édouard Philippe estime que les violences sexuelles représentent "un fait social" qu’il faut "essayer de corriger".
Le Premier ministre Edouard Philippe a commencé sa prise de parole sur Mediapart en saluant les efforts mis en place jusqu’ici. Le chef du gouvernement a en effet évoqué ces nouveaux "process" d’écoute, et de contrôle qui se mettent en place notamment une libération de la parole, une intention collective. "On voit qu’aucun milieu n’est véritablement indemne, donc on n’est pas dans la dérive d’un milieu, mais dans quelque chose de plus général, un fait social (...) qu’il faut dépiauter (…) et essayer de corriger", a-t-il expliqué. En conséquence, la société doit prendre de face, au corps ces questions des violences sexuelles. La situation est, selon lui, beaucoup plus complexe au-delà de simples procédures judiciaires.
Edouard Philippe est revenu sur les affaires précédentes en France notamment les accusations portées contre l’ex-parlementaire EELV Denis Baupin. Le Premier ministre déplore que cela n’ait pas donné grand-chose. Le chef de l’Etat Emmanuel Macron devra s’exprimer sur le sujet samedi, a-t-il fait savoir. "Je ne crois pas qu’on ait à gagner à être dans le plan d’urgence dès que l’émotion est forte", a-t-il ajouté. A la question de savoir si l’un des ministres de son gouvernement faisait l’objet de telles accusations, il a assuré qu’il n’aurait "pas beaucoup de mansuétude". Selon lui, des choses ne sont pas acceptables et ne le devront pas.
Pour terminer l’entretien, Edouard Philippe a appelé à la prudence sur le sujet en soulignant que la présomption d’innocence existe. "On ne doit pas non plus s’interdire une forme de séduction - intellectuelle, sans violence et sans contrainte", a-t-il souligné, craignant des accusations excessives par rapport à des faits.