Face à la nette baisse des pourboires, l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (UMIH) envisage des modifications.
Une enquête commandée par le voyagiste TripAdvisor datant de 2014 révélait que seuls 15% des sondés donnaient systématiquement des pourboires, et 16% ne laissaient jamais rien aux serveurs. D’autre part, selon une récente enquête de Directours, donner des pourboires est un reflexe pour 96% des Français pendant les vacances.
Pour Hervé Becam, le vice-président de l’Umih, "Les pourboires se font rares". De plus, "Et les Français donnent des sommes de moins en moins conséquentes", constate-t-il, sans donner de chiffres précis. Le groupement entend ainsi apporter des modifications.
"Des réflexions sont actuellement en cours. On essaie de trouver un système différent en regardant ce qui se fait ailleurs. Et si nécessaire, il faudra modifier la loi", prévient-il. Dans la foulée, il a annoncé le souhait de l’UMIH de permettre aux cuisiniers, aux femmes de ménage et aux réceptionnistes de profiter des pourboires. Il a toutefois assuré qu’"Il n’a jamais été dans notre intention de rendre les choses obligatoires" comme c’est le cas aux USA".
Si aucun sondage n’a jusqu’ici permis de lister les causes de cette regression des pourboires en France, un serveur anonyme, cité par Le Point, admet que "Les serveurs font souvent la tête, il faut le reconnaître". Un gérant d’une brasserie indique quant à lui que "Les clients en donnent un peu mais pas beaucoup".
Hervé Becam avance que "lorsque les consommateurs sont satisfaits du service rendu, ils préfèrent laisser des commentaires positifs sur des sites comme TripAdvisor plutôt que de laisser un pourboire". De plus, les clients ont de moins en moins d’espèces sur eux car souvent ils payent par carte de crédit, ajoute-t-il.
De son côté, un économiste interrogé par Le Figaro estime qu’à part les problèmes économiques, il y a aussi l’avancée de l’achat en ligne. "La nouvelle génération est habituée au système virtuel, où elle achète davantage sur Internet et ne dispose pas de l’opportunité de laisser un pourboire. La transmission de ce geste se perd.", explique-t-il.