Les militaires, en faction dans toute la France pour assurer la sécurité de la population, sont devenus les cibles des terroristes. Ces faits ont fait réagir la classe politique et divers dirigeants.
Mercredi matin à Levallois-Perret, 6 militaires ont été volontairement percutés par une voiture. Plusieurs entités ont alors évoqué la vulnérabilité des éléments déployés, l’utilité de l’opération Sentinelle et la coupe budgétaire dans l’armée.
Eric Ciotti soutient que dans la lutte contre le terrorisme, la réponse de la France doit être "ferme et globale". Pour lui, "les lois votées en 2012, ... ne permettront pas de gagner cette guerre". "Nous devons nous réarmer", suggère-t-il "avec des moyens budgétaires et juridiques supplémentaires pour nos forces de sécurité".
Ce député MoDem élu dans les Hauts-de-Seine a également défendu qu’"Il n’y a aucun rapport entre ce qu’il s’est passé ce matin et ces opérations budgétaires". "Les coupes dans le budget militaire sont une affaire très sérieuse, due à une situation budgétaire particulière, conjoncturelle, liée à des sous-évaluations massives dans la loi de finances initiales. (…) ", a-t-il souligné.
Florian Philippot, le vice-président du Front national, avance qu’il "faut avant tout annuler la baisse du budget de l’armée".
Intervenu sur BFMTV, Jean-Louis Bourlanges n’a pas caché qu’il a toujours douté de l’utilité de l’opération Sentinelle. Bien qu’il n’ait pas donné de conclusion, il a soutenu que "c’est plutôt la tâche de la gendarmerie". "L’armée est faite pour faire des interventions, des opérations extérieures".
Le général Vincent Desportes, ex-directeur de l’Ecole de guerre, a quant à lui lancé que "Cette opération Sentinelle a un bilan profondément négatif". "Elle fournit des cibles faciles à la folie meurtrière des aficionados de Daesh et d’autre part, elle pèse d’un poids très lourd sur les armées françaises", a-t-il déploré.
Le général Dominique Trinquand, ancien chef de la mission militaire française auprès de l’ONU, estime qu’il convient d’adapter le dispositif. Un projet est d’ailleurs en cours de préparation, selon le général confirmant ainsi l’annonce d’Emmanuel Macron en juillet. Le président avait alors indiqué que "Nous proposerons à l’automne une nouvelle doctrine d’intervention qui permettra de revenir en profondeur sur l’organisation de Sentinelle afin d’avoir une plus grande efficacité opérationnelle et de prendre en compte l’effectivité et l’évolution de la menace".
Nathalie Goulet, sénatrice UDI, défend l’opération qui selon elle "a un pouvoir rassurant sur la population, dans un climat d’immense inquiétude après les attaques terroristes contre "Charlie Hebdo" et toutes celles qui ont suivi"
Plusieurs députés LREM prônent également la refonte du dispositif pour qu’il soit plus dynamique et plus efficace. A gauche, on déplore le manque d’efficacité du dispositif. Le Front National constate que l’opération "Sentinelle n’est pas idéale car elle "pèse sur l’entraînement des hommes".
Depuis janvier 2015, 7.000 militaires sont déployés dans toute la France dans le cadre de l’opération Sentinelle. L’attaque à la voiture de mercredi dernier est la 6e qui a visé des soldats de l’opération.
Un militaire à la retraite qui a témoigné auprès du journal Le Parisien raconte que "Quand on patrouille, on est souvent insultés et agressés". Le père de famille qui était chef de détachement sur l’opération Sentinelle, se dit épuisé " Physiquement, moralement". "On enchaînait les missions Sentinelle puis à l’étranger sans avoir le temps de prendre nos permissions", déplore-t-il.