C’est la première fois qu’un passeur est arrêté et livré aux gendarmes par l’agriculteur militant Cédric Herrou et l’association Roya Citoyenne. L’homme, d’origine éthiopienne, a été dénoncé par ses compatriotes.
Un passeur chez Cédric Herrou
Parmi les migrants hébergés par Cédric Herrou et l’association Roya Citoyenne, un passeur a été interpellé le samedi 29 juillet. Il s’agit d’un Éthiopien du nom de Wossem Naka, âgé de 26 ans. L’homme a été jugé en comparution immédiate et a été condamné le lundi 31 juillet à huit mois de prison à Nice. Selon les faits rapportés par la gendarmerie, le passeur avait été dénoncé par ses compatriotes migrants qu’il avait aidés.
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Un passage en France contre de l’argent ?
Les quatre migrants plaignant avaient affirmé que Wossem Naka les avait fait passer de Vintimille en France contre de l’argent. L’Éthiopien a cependant contesté les faits, mais il a fini par être écroué. Selon son avocate, Me Sophia Benmansour, il en était à sa deuxième tentative de passage vers le territoire de l’Hexagone. Toutefois, Wossem Naka aurait refusé l’argent que les autres voulaient lui remettre. Le montant aurait été estimé à 120 euros. "On n’a pas pu prouver qu’il avait de l’argent liquide sur lui. Il a été condamné parce qu’il avait accompagné ses compatriotes en France", a argumenté l’avocate, comme rapportée par 20 Minutes.
Des allées et venues douteuses
Dans cette affaire de passeurs, l’Éthiopien a éveillé les soupçons par ses incessantes allées et venues. Ce sont les bénévoles qui avaient remarqué ses déplacements fréquents. "Ils ont trouvé ça louche et ont contacté la gendarmerie", a déclaré Me Zia Oloumi, avocat de Cédric Herrou. L’agriculteur militant avait demandé à se porter partie civile pour atteinte à son image. Cependant, sa demande a été rejetée à la demande du parquet.
Les migrants dénonciateurs ne resteront pas
En ce qui concerne les quatre migrants qui ont dénoncé le passeur, ils ont été absents du procès et ont fait l’objet d’une procédure de renvoi en Italie. L’avocat de Cédric Herrou a d’ailleurs fait remarquer que c’était une décision injuste sachant "qu’il y a une loi qui protège ceux qui dénoncent les réseaux". " C’est l’arbre qui cache la forêt. Le dispositif de Roya Citoyenne permet à des gens aux intentions douteuses d’en bénéficier", pointe du doigt dans la matinée la gendarmerie départementale.
Source : 20 Minutes