Pour faire pression sur le gouvernement, la mobilisation se durcit en Guyane. Le territoire français en Amérique du Sud a été secoué depuis 15 jours par un mouvement social d’une ampleur inédite.
Après l’échec des négociations, la grève se poursuit en Guyane. Le collectif regroupant les différents groupes protestataires guyanais a en effet rejeté un plan d’urgence d’un milliard d’euros proposé par le gouvernement. Il réclame alors 2,5 milliards d’euros de l’État dans tous les secteurs. Une somme qui servira à compenser l’absence depuis des décennies d’investissements publics dans ce territoire français. "Nous devons durcir le mouvement pour faire comprendre au gouvernement que ça suffit, nous ne pouvons plus mettre en stand-by les besoins de la Guyane, nous ne pouvons plus nous contenter pas de mesurettes", a déclaré Gauthier Horth, entrepreneur, membre des collectifs sur le récit du Figaro.
Les conséquences du mouvement social sont lourdes, mais la mobilisation va encore se durcir. Au port de Guyane par exemple, près de 350 conteneurs, dont une cinquantaine contenant des produits frais, attendent d’être sortis. Dans les magasins, les produits frais n’existent presque plus dans les rayons. "Quand je vais au supermarché, je ne trouve plus tout ce que je veux", a confié Stéphane Lambert, directeur du syndicat patronal Medef à Cayenne. Ce dernier a toutefois déclaré à La Dépêche qu’aucune pénurie n’est à craindre.
Pour faire pression sur le gouvernement, le collectif "Pou La Gwiyann dékolé" (pour que la Guyane décolle) a renforcé les barrages dressés partout en Guyane. Outre le port bloqué et les routes barrées, l’aéroport de Cayenne est également coincé, car aucun fret aérien ne parvient sur le territoire. "Si le conflit venait à durer, il y aurait un très fort impact sur le commerce local, puisqu’il n’y aurait plus d’approvisionnement", s’inquiète le directeur du port de Cayenne.