Ce lundi est marqué par le début de la grève générale en Guyane. La pression est maximale sur le gouvernement. La Guyane entre aujourd’hui dans une nouvelle phase du conflit social...
En proie à un vaste conflit social, ce territoire d’outre-mer est appelé ce lundi à la grève générale. "Les collectifs à la tête du mouvement refusent pour l’instant de discuter avec la mission interministérielle sur place".
Le plus grand département de France est bloqué à la suite du "ras-le-bol général de collectifs citoyens face à l’insécurité croissante, aux problèmes liés à l’enseignement, à la santé et à l’économie de ce pays qui leur est cher".
Depuis jeudi dernier, les 500 Frères et Tròp Violans - deux collectifs militant contre l’insécurité à Cayenne - ont été rejoints par les collectifs de toutes les communes guyanaises.
Jean-François Cordet - chef de file de la mission interministérielle actuellement en Guyane - promet "des renforts de police et gendarmerie, un renforcement du tribunal de Saint-Laurent et 60 millions d’euros supplémentaires pour l’hôpital de Cayenne".
Selon nos confrères deFrance-Guyane, Jean-François Cordet a promis que ces annonces sont immédiates et seront signées par le Premier ministre. Il assure qu’un ministre viendra en Guyane pour signer le protocole d’accord. Il assure que les ministres concernés se trouvaient dans le bureau du Premier ministre dimanche soir.
Communiqué du Premier ministre Bernard Cazeneuve et de la ministre des Outre-mer, Ericka Bareigts
Le premier ministre, Bernard Cazeneuve, a réuni hier soir Matthias Fekl, ministre de l’Intérieur et Ericka Bareigts, Ministre des Outre-mer, pour faire le point sur la situation en Guyane et le travail de la mission interministérielle de haut niveau arrivée sur place samedi.
"Certains candidats à l’élection présidentielle ou leurs porte-paroles se sont exprimés concernant la crise que connaît la Guyane. L’invective, l’outrance et l’approximation dont ils ont fait preuve contribuent à attiser les désordres qui perturbent la vie de nos concitoyens guyanais".
Matthias Fekl et Ericka Bareigts dénoncent fermement "une instrumentalisation politique visant à masquer les débats de fond dont la France, les outre-mer en général, et la Guyane en particulier, ont cruellement besoin".
"Ces mêmes candidats, qui ne semblent découvrir les outre-mer qu’à l’occasion des campagnes électorales, portent des propositions dangereuses qu’il convient de rappeler comme la modification de la rémunération des fonctionnaires ou de la défiscalisation des aides à l’investissement".
"Nous ne saurions tolérer l’instrumentalisation d’une crise sociale, ni à des fins de trouble à l’ordre public, ni à des fins électoralistes".
La mission interministérielle qui travaille en ce moment en Guyane cherche, sous l’autorité du gouvernement, à "apporter des réponses utiles aux aspirations des Guyanais. Cette mission de haut niveau dispose d’un mandat de négociation. Elle sera rapidement amenée à annoncer un certain nombre de mesures immédiates répondant à des revendications déjà identifiées. Elle entendra tous ceux qui, dans le cadre de l’Etat de droit et dans un esprit républicain, souhaitent, comme le gouvernement, trouver les meilleures réponses pour la Guyane. Le gouvernement est pleinement à la tâche, mobilisé pour parvenir à l’amélioration rapide de la situation sur le terrain".
"Depuis mai 2012, sous l’impulsion du Président de la République, les outre-mer n’ont cessé d’être une priorité gouvernementale".
Le budget de la mission outre-mer a été significativement augmenté et dépasse désormais les 2 milliards d’euros par an. Le Gouvernement a affirme avoir mis en place des leviers de développement économique puissants grâce à la loi sur les nouvelles régulations économiques (loi dite Lurel), puis la loi sur l’égalité réelle outre-mer qui a été publiée au journal officiel le 1er mars dernier.
S’agissant de la sécurité, "des efforts inédits et très significatifs ont été réalisés pour lutter contre un niveau de délinquance et de violence supérieur à celui de la France hexagonale. Alors que la précédente majorité avait supprimé plusieurs milliers de postes parmi les forces de sécurité, 563 policiers et 310 gendarmes ont été affectés ou projetés dans les outre-mer en 2016 et 2017. En Guyane, une zone de sécurité prioritaire (ZSP) a été officiellement lancée à Saint-Laurent du Maroni au début du mois de mars et un Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants (OCRTIS) au second semestre de 2016".