L’ancien président de la République Nicolas Sarkozy sera renvoyé devant le tribunal correctionnel dans le cadre de l’affaire Bygmalion. Il aurait effectivement bénéficié d’un financement illégal de sa campagne de 2012, d’après les conclusions de l’enquête. L’interessé va faire appel de son renvoi en correctionnelle.
L’ancien président de la République Nicolas Sarkozy n’en finit pas de régler ses comptes avec la justice, même s’il est actuellement en retrait depuis sa défaite à la primaire à droite. Selon une ordonnance signée par le juge d’instruction Serge Tournaire, que Le Monde a pu consulter en exclusivité, il aurait effectivement bénéficié de financement illégal de sa campagne pour l’élection présidentielle de 2012. L’affaire Bygmalion se retrouve donc de nouveau au cœur de l’actualité.
Nicolas Sarkozy, qui était le candidat de l’UMP à l’élection présidentielle de 2012, a dépassé le plafond autorisé des dépenses de campagne qui est de 20 millions d’euros. Treize autres personnes, dont Bastien Millot, ancien dirigeant de la société Bygmalion, et Jérôme Lavrilleux, directeur adjoint de la campagne, de nouveau jugés pour complicité d’escroquerie, usage de faux ou encore recel d’abus de confiance. Le principal intéressé a fait part de son intention de faire appel, arguant un "désaccord manifeste" entre les magistrats.
L’affaire Bygmalion est constituée d’un système visant à dissimuler le dépassement du plafond des dépenses de campagne prévu par la loi. Les protagonistes ont changé les dépenses déclarées par le moyen de fausses factures et la prise en charge effectives des dépenses par le parti de Nicolas Sarkozy. L’objectif des personnes impliquées était de permettre au candidat sortant de rattraper son retard dans les sondages. Ce dernier était largement distancé par l’actuel locataire de l’Elysée François Hollande.
Nicolas Sarkozy est également visé par un autre renvoi devant le tribunal correctionnel dans le cadre de l’enquête portant sur un possible financement par la Libye de Mouammar Kadhafi de sa campagne de 2007. Compte tenu des nombreux éléments accumulés par les enquêteurs, il peut très vraisemblablement être mis en examen. Il est aussi mis en examen pour corruption active, trafic d’influence et recel de violation du secret professionnel dans l’affaire Azibert. L’ancien président est soupçonné d’avoir cherché à obtenir des informations sur les affaires dans lesquelles il est cité auprès du magistrat Gilbert Azibert à qui il aurait proposé son aide pour obtenir un poste haut placé à l’étranger.
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