L’aide personnalisée au logement ou APL s’essouffle avec une grande inégalité au niveau du système d’octroi de l’allocation et son coût. Le député-maire socialiste François Pupponi dénonce d’ailleurs l’inexistence de réformes de ce côté.
Dans son dernier rapport parlementaire, le député-maire socialiste de Sarcelles François Pupponi s’indigne du laxisme du gouvernement concernant l’aide personnalisée au logement (APL). D’après lui, trois bénéficiaires de cette allocation sur dix touchent un montant supérieur à ce qu’ils paient comme loyer. Il faut dire qu’au printemps dernier, le député-maire de Sarcelles avait exhorté le gouvernement à une grande réforme des APL. Malheureusement, celle-ci n’a jamais eu lieu. "Le gouvernement ignore volontairement une découverte qui devrait l’alerter. Pour 30 % des bénéficiaires, les APL touchés sont supérieurs au loyer", s’insurge François Pupponi sur BFMTV.
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De son côté, le gouvernement se défend de toute fraude massive au niveau des Aides personnalisées au logement (APL). Le manquement résiderait en effet dans le système de calcul des APL. Dans certains cas, le calcul du loyer, des revenus et de la composition familiale permet de financer jusqu’à 90 voire 95 % du loyer. A cette prise en compte s’ajoute le "forfait charges", un forfait d’une cinquantaine d’euros valable pour tous les bénéficiaires qui conduit finalement là où le bât blesse. Les APL peuvent dépasser le loyer pour certains bénéficiaires.
Selon les explications apportées par François Pupponi, cette aberration concerne surtout les zones où les loyers sont les plus faibles. "Concrètement, certains foyers peuvent, dans certaines villes, ne plus payer de loyer, alors que d’autres, à revenus et situations familiales égaux, continuent à payer eux-mêmes au moins partiellement", avance le député-maire de Sarcelles. Pour le parlementaire, il est clair que plusieurs milliards d’euros, sur le total de 20 milliards d’euros d’APL versés chaque année, couvrent la totalité des loyers de certains bénéficiaires.
Malgré le fait qu’il dénonce cette inégalité dans le système des APL, François Pupponi reconnaît la grande sensibilité du sujet. Cela amène donc à un faible espoir de voir une quelconque réforme se concrétiser. Même la prise en compte du "forfait charges" pour la réévaluation des APL aurait du mal à passer, explique le député-maire de Sarcelles. En effet, cela pourrait réduire les aides des plus pauvres.
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