Pour le procureur de la République de Paris, la menace terroriste n’a pas encore faibli malgré que plusieurs attentats terroristes aient été déjoués sur le territoire français en 2016.
Alors que nous pouvons observer un État islamique acculé par la coalition internationale en Syrie et en Irak, les branches terroristes ne sont pas pour autant évincées. Le procureur de la République de Paris François Molins met d’ailleurs en garde contre une menace terroriste fortement présente en Europe, notamment en France. "Beaucoup d’attentats ont été déjoués depuis l’an dernier. On a maintenant des tueries de masse, des risques d’actions coordonnées en France et en Europe. Il existe aussi un risque de passage à l’acte individuel avec des personnes qui appliquent les mots d’ordre lancés par Daech", précise François Molins.
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Au micro d’Europe 1, le magistrat a expliqué que les retours des djihadistes depuis les territoires extrémistes ont également favorisé cette menace terroriste. "Tous ces gens survivants du conflit irako-syriens susceptibles de rentrer chez eux", précise François Molins en détaillant 693 Français dans les zones de combats. Parmi ces aspirants djihadistes, le procureur de la République de Paris dénombre 288 femmes et 20 mineurs.
Par rapport aux femmes parties en Syrie, François Molins veut justement mettre en garde sur la menace terroriste qu’elles représentent. Soumises peut-être, mais dotées d’une grande influence sur leur progéniture, ces femmes ont, d’une manière indirecte, propagé les idées radicales islamiques que Daesh prône. "Elles ont un rôle de procréation, d’éducation et de formation des enfants. Elles sont placées en garde à vue à leur arrivée et judiciarisées si l’on arrive à démontrer des éléments constitutifs d’une association de malfaiteurs terroristes", explique encore François Molins.
De retour des zones de conflits irako-syrien, les enfants sont également pris en charge de manière spécifique par le gouvernement français. Pour le procureur de la République de Paris, ces enfants pourraient même constituer une menace terroriste si nous nous référons aux habitudes de Daesh d’utiliser ces derniers pour commettre des exactions. D’après François Molins, ces enfants sont comparables à des bombes à retardement qui risquent à tout moment de commettre des attentats terroristes.
Par ailleurs, ajoute-t-il, la menace terroriste est latente sachant qu’il n’y a aucun moyen efficace pour assurer une déradicalisation définitive des revenants. "Il faut travailler dans toutes les directions. Aucun système n’est parfait. Quand il y a des dysfonctionnements, il faut savoir améliorer les choses", préconise en tout François Molins.
François Molins : "la menace terroriste est... par Europe1fr