Alors que la 22e conférence des parties à la convention climatique des Nations unies (Cop22) s’ouvre à Marrackech, le président du Conseil constitutionnel, Laurent Fabius, rappelle l’urgence à agir sur le climat. "Notre maison continue de brûler", a-t-il lancé dans une longue entrevue.
Laurent Fabius qui a présidé la Cop21 à Paris, tire la sonnette d’alarme sur le réchauffement climatique dans une interview au Journal du Dimanche du 6 novembre.
Principal artisan de l’accord de Paris, Laurent Fabius s’alarme des conséquences du réchauffement climatique. Adopté en décembre dernier, le texte est entré en vigueur vendredi, alors que la Cop22 débute ce lundi au Maroc. "L’accord de Paris est une réussite exceptionnelle, mais ce n’est pas assez", juge Laurent Fabius. "La détérioration climatique risque d’être plus forte et plus rapide que ce que la plupart imaginent. Il faut donc à la fois appliquer concrètement cet accord et accélérer", prévient l’ancien ministre des Affaires étrangères. Dans une allusion à la célèbre formule de Jacques Chirac : "Notre maison brûle et nous regardons ailleurs", Laurent Fabius lance : "Notre maison continue de brûler. Et il y a même alerte rouge".
Laurent Fabius a également rappelé qu’en dépit de l’importance de l’accord signé par 195 pays, il demeure de nombreux efforts à fournir pour réduire du mieux possible le réchauffement climatique. Le président du Conseil constitutionnel explique que par rapport à l’époque préindustrielle, la température globale de la planète en 2015 a déjà augmenté de 1°C. "En intégrant les engagements pris à Paris, elle risque d’augmenter de 1,5°C dès 2030 et 2°C dès 2050. Comment, dès lors, parvenir à rester sous les 2°C en 2100 ?", fait-il valoir. Les engagements pris à la COP21, à Paris, en décembre 2015, par les pays participants, ne permettront, selon les calculs des scientifiques, que de limiter le réchauffement climatique à 3°C. "Il faut rapidement des efforts supplémentaires" pour tenir l’objectif de l’accord de Paris, c’est-à-dire 2°C maximum, voire 1,5°C, souligne Laurent Fabius.
Laurent Fabius espère ainsi des avancées réelles au terme de la conférence de Marrakech.