Les avocats de Salah Abdeslam, le principal suspect des attentats du 13 novembre 2015, jettent l’éponge. Ils affirment avoir la conviction que leur client appliquera le droit au silence.
Me Franck Berton et Sven Mary, les avocats de Salah Abdeslam, le principal suspect des attentats du 13 novembre 2015, justifient leur renoncement à défendre leur client par leur conviction que ce dernier gardera son mutisme. "On a décidé l’un et l’autre de renoncer à la défense d’Abdeslam. Nous avons la conviction qu’il ne s’exprimera pas et qu’il appliquera le droit au silence", a expliqué Frank Berton aux côtés de son confrère belge Sven Mary dans une interview accordée à BFMTV.
Franck Berton et Sven Mary imputent le silence de Salah Abdeslam à la décision de placer le prisonnier sous vidéosurveillance 24h sur 24h. Ils ont le sentiment d’un "immense gâchis". "J’ai vu Salah Abdeslam sombrer de mois en mois", explique Franck Berton. "Lorsque chacun scrute même la nuit vos faits et gestes, vous devenez dingue. Et ça, c’est une conséquence d’une décision politique. Ce n’est pas une décision de la justice", martèle l’avocat.
Mais pour les avocats de Salah Abdeslam, les victimes du mutisme de leur client sont celles des attentats du 13 novembre 2015, "parce qu’elles ont droit à la vérité, le droit de tenter de comprendre l’incompréhensible". Les avocats expliquent que leur client ne souhaite pas être représenté par quelqu’un d’autre pour le moment. "On était persuadés qu’il avait des choses à dire et qu’il allait les dire", se désole Frank Berton. "Il ne dira plus rien. Mais quel dommage", ajoute-t-il.
Salah Abdeslam est détenu à l’isolement absolue depuis le 27 avril à la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis et surveillé de façon continue. Il avait tenté devant le Conseil d’État de faire suspendre ce dispositif inédit en France, mais la plus haute juridiction administrative l’avait débouté fin juillet, estimant que "le caractère exceptionnel des faits terroristes pour lesquels il est poursuivi impliquait que toutes les précautions soient prises".
Salah Abdeslam, l’unique membre encore vivant des commandos des attentats du 13 novembre 2015, refuse également de répondre aux questions du magistrat antiterroriste chargé de l’enquête sur les attentats de Paris et Saint-Denis. Il exerce son droit au silence pendant l’interrogatoire.
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