Près d’un mois après l’ouverture du premier centre de déradicalisation, situé à Beaumont-en-Véron (Indre-et-Loire), Matignon compte ouvrir deux nouveaux lieux d’ici la fin de l’année. La France mise ainsi sur ces centres pour lutter contre le terrorisme et la montée de l’islamisme radical en France.
Selon les informations du Journal de Dimanche, quatre sites seraient discrètement en cours d’évaluation, notamment en Île-de-France, en Bourgogne-Franche-Comté et en Occitanie. Fin 2016, Matignon compte en outre ouvrir deux centres de déradicalisation afin d’avancer dans la réalisation de l’objectif établi en mai dernier par le Premier ministre Manuel Valls : mise en place d’un centre de déradicalisation dans chaque région d’ici à 2018.
Le premier centre de déradicalisation situé à Beaumont-en-Véron (Indre-et-Loire) est une expérimentation. Piloté par le Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR), il s’inscrit dans le cadre du plan d’action contre la radicalisation et le terrorisme du Premier ministre Manuel Valls. En mai, il avait annoncé qu’un centre de réinsertion pour "personnes radicalisées" ou susceptibles de basculer dans le djihadisme serait créé dans chaque région d’ici à la fin 2018 et débloqué une enveloppe de 40 millions d’euros. "On n’aura pas fini d’ici à la fin du quinquennat…", admet-on au ministère de l’Intérieur.
Une trentaine de places "expérimentales" ont été proposées à des jeunes âgés de 18 à 30 ans repérés par la police comme pouvant "basculer dans l’islamisme radical". Mais ce premier lieu n’est prévu ni pour des terroristes ni pour des radicaux classés dangereux. Selon le ministère de l’Intérieur, plusieurs "populations" différentes vont pourtant réclamer à court terme une prise en charge particulière : les mineurs revenus de Syrie, qu’ils soient anciens combattants ou simplement enfants de djihadistes, et les détenus radicaux libérés après de courtes peines, qui nécessitent, selon les experts, une "surveillance" dans des sites à mi-chemin entre la prison et l’internat. "Nous réfléchissons à des lieux fermés ou semi-fermés, capables d’accueillir ces gens-là", admet une source gouvernementale. Un projet de centre fermé spécial pour les djihadistes revenus de Syrie serait aussi à l’étude. En parallèle, le Garde des Sceaux Jean-Jacques Urvoas a lancé cinq centres expérimentaux en début d’année et attend un rapport de synthèse pour continuer ou arrêter l’expérience d’ici novembre.
Premier centre de prévention de la #radicalisation inauguré à #Pontourny.
Les pensionnaires arriveront dans 10 jours pic.twitter.com/Svt9HfIYDX— Géraldine Hallot (@geraldinehallot) 13 septembre 2016