Le camion conduit par Mohamed Lahouaiej Bouhlel pour commettre l’attentat de Nice ne devait en aucun cas avoir eu accès à la Promenade des Anglais. Et d’après les professionnels du transport, il ne s’agissait pas d’un camion frigorifique.
À la lecture de la règlementation, il apparaît que le camion conduit par Mohamed Lahouaiej Bouhlel pour commettre l’attentat de Nice n’avait pas le droit de circuler le jour de la fête nationale, selon une information exclusive de France Bleu Azur. C’est le cas de tous les poids lourds de plus de 7,5 tonnes, et l’interdiction est valable pour le territoire national.
Les enquêteurs se posent la question de savoir comment ce camion de 19 tonnes a pu se retrouver sur la Promenade des Anglais ce jour-là. L’attentat de Nice a donc eu lieu à cause d’une faille dans le système de contrôle. "C’est irréel !", s’exclame Patrick Mortigliengo, président de la Fédération nationale des transports routiers (FNTR) des Alpes-Maritimes.
Tous les transporteurs interrogés par France Bleu Azur sont formels : le camion conduit par l’auteur de l’attentat de Nice n’était pas frigorifique, contrairement à ce qu’indiquait le procureur de Paris, François Molins, qui disait le 15 juillet : "Le terroriste avait frappé à bord d’un véhicule frigorifique de 19 tonnes loué à une société de Saint-Laurent-du-Var".
Pour les transporteurs, d’abord, les parois des camions frigorifiques sont en plastique étanche et les portes sont beaucoup plus épaisses. Ensuite, les camions frigorifiques sont équipés de refroidisseurs. Et enfin, les camions frigorifiques ont des inscriptions sur l’avant du camion où il est notamment indiqué "FR" pour reconnaître que le camion à l’homologation. Ce camion est en fait un simple véhicule de livraison.
Frigorifique ou pas, le camion conduit par le terroriste pour commettre l’attentat de Nice ne devait en aucun cas se trouver sur la voie publique 14 juillet, car la législation l’interdit formellement, sans exception, sur tout le territoire national. "Sur l’ensemble du réseau routier, les véhicules ou les ensembles de véhicules de plus de 7,5 tonnes affectés aux transports routiers de marchandises dangereuses ou non dangereuses, à l’exclusion des véhicules spécialisés et des matériels et engins agricoles, n’ont pas le droit de circuler du samedi 22h au dimanche 22h. Cette interdiction générale s’applique également les veilles de jours fériés à partir de 22h jusqu’à 22h le lendemain", stipule la réglementation.