À la sortie d’un Conseil des ministres extraordinaire,le ministre de l’Intérieur Bernard Caeneuve a évoqué un individu qui s’est "radicalisé très rapidement", parlant de Mohamed Lahouaiej-Behlel, l’auteur de la tuerie qui a fait 84 morts à Nice le 14 juillet.
Deux jours après l’attentat meurtrier sur la Promenade des Anglais à Nice, l’Etat islamique a revendiqué dans un communiqué, samedi matin, l’acte d’un "soldat". Jeudi soir, un Tunisien de 31 ans au volant d’un 19 tonnes a foncé à vive allure dans la foule, quelques minutes après la fin du feu d’artifice, faisant au moins 84 morts.
"Nous sommes face à un type d’attentat nouveau", a déclaré le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve, à l’Elysée. A la sortie d’une réunion à l’Elysée, il a souligné le fait que le Tunisien Mohamed Lahouaiej-Bouhlel "n’était pas connu des services de renseignement car il ne s’était pas distingué, au cours des années passées, soit par des condamnations soit par son activité, par une adhésion à l’idéologie islamiste radicale". L’auteur de l’attaque de Nice "ne s’était pas distingué par des condamnations", par une radicalisation. "Il semble qu’il se soit radicalisé très rapidement. En tous les cas, ce sont les premiers éléments qui apparaissent à travers les témoignages de son entourage", a-t-il ajouté. Le ministre de l’Intérieur martèle que l’attentat perpétré à Nice est "un attentat d’un type nouveau" en raison du "mode de commission de son crime odieux" qui n’a impliqué ni arme lourde, ni explosif.
"La police nationale était présente et très présente sur la Promenade des Anglais", a répondu samedi Bernard Cazeneuve à Christian Estrosi, qui a critiqué l’absence de mesures prises, selon lui, par le gouvernement pour protéger les festivités du 14 juillet à Nice. "Les manifestations du 14 juillet ont été préparées en très étroite liaison avec la ville de Nice", a-t-il affirmé. "La police nationale est intervenue immédiatement après que le camion a franchi les obstacles pour mettre le plus rapidement possible fin à cette tuerie", a dit le ministre. "Si une des autorités, l’État ou la municipalité, avait considéré à un moment que le niveau de sécurité n’était pas réuni, l’État comme la municipalité pouvaient décider de procéder à l’interdiction des festivités entourant le 14 juillet, ce qui n’a pas été le cas", a précisé Bernard Cazeneuve.