La politique de la France de placer de jeunes enfants en centre de rétention a été épinglée par la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) mardi. Cette dernière dénonce un acte assimilable à un "traitement inhumain ou dégradant".
La France est dans le collimateur de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH).
Une privation de liberté des enfants
La justice européenne dénonce en particulier ce mardi la rétention des mineurs. Cette politique française a pour but d’incarcérer de jeunes enfants pendant plusieurs jours dans des centres de rétention administrative, dans le but de les expulser. Selon les juges européens saisis de cinq dossiers de familles étrangères ayant subi un même traitement, une telle privation de liberté des enfants ressemble à un "traitement inhumain ou dégradant". Les cinq cas concernent particulièrement de jeunes enfants dont un petit arménien de 4 ans et deux fillettes tchétchènes de deux ans et demi et quatre mois.
Hausse des placements de mineurs
Après avoir analysé plusieurs dossiers, la CEDH met également la faute sur le dos de la justice française. Les juges européens estiment que cette dernière aurait dû "rechercher si une mesure moins coercitive que la rétention de la famille aurait pu être prise". De son côté, la Cimade, ONG chargée d’assister les étrangers dans la moitié des 24 CRA de France a applaudi les décisions prises par la CEDH. "Depuis toujours, nous condamnons le principe même de l’enfermement. La rétention administrative, c’est un univers carcéral, avec des barbelés, des verrous, une surveillance policière", a expliqué Jean-Claude Mas, secrétaire général de l’organisation sur le récit de L’Express. Dans son rapport, la Cimade a fait état d’une hausse des placements des mineurs en 2015, avec 105 enfants enfermés l’an dernier en métropole, contre 45 en 2014.
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