Selon une étude publiée ce mardi par Santé Publique France, la pollution de l’air due aux particules fines est responsable de 9% de la mortalité en France. 34 000 morts seraient en outre évitables.
La pollution atmosphérique serait responsable de 48 000 décès par an, soit la troisième cause de mortalité en France derrière le tabac et l’alcool. C’est la conclusion de l’étude publiée cette semaine par Santé Publique France, l’organisme en charge de la veille sanitaire dans l’Hexagone. Cette nouvelle étude intitulée "Evaluation quantitative d’impact sanitaire" rappelle ainsi que la pollution atmosphérique constitue bel et bien un problème de santé publique.
Les particules fines sont plus élevées dans les zones urbaines
Pour mener cette étude, les chercheurs ont établi une carte de France de la concentration moyenne de particules fines inférieures à 2,5 micromètres, dites "PM2,5". Ces derniers sont un marqueur de la pollution, à l’origine de nombreuses maladies chroniques. Dans le détail, cette carte montre que les concentrations de particules fines sont plus élevées dans les zones urbaines, comme la région parisienne, l’axe Lyon-Marseille et le Nord-Est de la France. Dans le détail, les 48 000 décès se répartissent ainsi : 26 000 dans les grandes villes, 14 000 dans des villes ayant de 2 000 à 100 000 habitants. L’étude dénombre également 8 000 décès en zone rurale.
Les particules fines entraînent une perte d’espérance de vie
Les décès provoqués par cette pollution liée aux activités humaines (transports, industrie, chauffage avec des énergies fossiles comme le fuel, agriculture…) correspondent à 9% de la mortalité en France. "Cela correspond à une réduction de l’espérance de vie de 2 ans chez les personnes âgées de 30 ans", explique le directeur général de l’agence sanitaire. La perte d’espérance de vie est, en moyenne, plus élevée dans les grandes villes (15 mois et plus), mais elle n’épargne pas les zones rurales (neuf mois).
34 000 décès évitables
Les scientifiques ont étudié différents scénarios pour voir celui qui serait le plus efficace pour diminuer le nombre de décès provoqués par la pollution de l’air. L’un de ces scénarios sort du lot : il faudrait que toutes les communes françaises réussissent à atteindre les niveaux de particules qui sont observés dans les 5% des communes les moins polluées en France, quelle que soit leur taille. Cela éviterait 34 000 décès chaque année.
L’agence sanitaire Santé Publique France rappelle que les particules fines sont particulièrement néfastes car elles peuvent atteindre tous les organes du corps en rejoignant la circulation sanguine via les alvéoles pulmonaires, causant une inflammation chronique. S’ensuit l’apparition de diverses maladies : cardio-vasculaires, cancers, dérèglement du système respiratoire…
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