Un sondage exclusif d’OpinionWay pour 20 Minutes démontre une fois de plus l’écart entre les jeunes et la classe politique. Pour 65% des 18-30 ans, la classe politique actuelle est la seule responsable de la situation dans laquelle se trouve le pays.
Depuis un mois, la jeunesse est au cœur de la mobilisation contre la loi Travail. Les jeunes montrent leur force et contestent avant tout les manœuvres politiques menés par les élus pour imposer des lois. Une enquête menée par OpinionWay pour 20 Minutes montre que la jeunesse française est lassée par les politiques.
Selon les chiffres, 65% des 18-30 ans estiment que la classe politique actuelle endosse une responsabilité plus importante que les institutions dans les problèmes qu’ils rencontrent. L’enquête révèle également que 82% de ces jeunes ont le sentiment que leurs idées et leurs préoccupations ne sont pas suffisamment exprimées dans le débat public. La famille et l’entourage proche est l’institution où ils se sentent le mieux représentés (56%), au contraire des partis politiques (2%).
Cette catégorie de la population semble particulièrement pessimiste : 71% des 18-30 ans sondés n’ont pas le sentiment de contribuer à faire évoluer la société et 57% pensent qu’ils ne seront pas en mesure de réinventer le vivre ensemble ou la vie en société. Pour eux, le principal atout de leur génération est d’être "dos au mur" et "ouverts sur le monde".
Le politologue Thomas Guénolé commente ce résultat et affirme que cette situation décalée entre les jeunes et les politiques est tout à fait normale. "Les jeunes portent un regard très critique sur cette génération qui a l’âge de leurs grands-parents et qu’ils considèrent comme responsable de leur situation", explique-t-il. "Ils sont davantage touchés par le précariat, c’est-à-dire par des revenus et une situation professionnelle instables", ajoute-t-il.
Enquête 20 Minutes avec OpinionWay réalisée en ligne par questionnaire auto administré le 4 mai 2016 auprès d’un échantillon représentatif de 645 jeunes âgés de 18 à 30 ans (méthode des quotas).
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