Le traditionnel défilé du 1er mai sera cette année sous le signe de la loi Travail. FO et CGT seront même exceptionnellement réunis pour l’occasion. La crainte de nouvelles violences gagne du terrain.
Après les débordements de jeudi, les forces de l’ordre s’inquiètent que de nouveaux heurts n’émaillent le traditionnel défilé du 1er mai placé, cette année, sous le signe de la lutte contre la loi Travail. Samedi, Bernard Cazeneuve a envoyé aux préfets un document détaillant les mesures à prendre lors des rassemblements du 1er mai, dimanche. Une démarche effectuée "à la veille de chaque journée nationale d’action ou de manifestation importante", a assuré le ministère de l’Intérieur.
Manuel Valls a également adressé une ferme mise en garde aux "casseurs" éventuels, quelques heures avant les défilés, appelant chacun à "prendre ses responsabilités, quand on organise une manifestation". William Martinet, président de l’Unef, a reconnu que les organisateurs des manifestations devaient "faire plus" pour sécuriser les cortèges. Le Parti de Gauche a de son côté demandé "des comptes" à Bernard Cazeneuve face à une "escalade de la violence" policière, appelant à l’abandon des lanceurs de balles de défense.
Le défilé syndical, organisé tous les ans pour célébrer la Journée international de solidarité des travailleurs, risque ainsi de ne pas être une journée d’action comme les autres, cette année. Après les violents affrontements avec les forces de l’ordre lors de la mobilisation de jeudi, la question sécuritaire est plus que jamais au coeur des préoccupations. Certains craignent de nouveaux débordement ce dimanche.
La manifestation à Paris doit prendre le départ à 15 heures place de la Bastille pour se diriger vers la place de la Nation. Des manifestations et rassemblements sont également prévus partout en France. L’année dernière, les rassemblements du 1er mai avaient réuni plusieurs dizaines de milliers de manifestants (110 000, selon la CGT, 76 000 selon la police) un peu partout en France, dont 9 000 à 12 000 à Paris.