Le médicament antiépileptique Dépakine serait à l’origine de près de 450 cas de malformations. Il est commercialisé depuis 1967.
Les dangers de la Dépakine, qui contient du valproate, une molécule contre l’épilepsie, sont officiellement reconnus, rapporte Le Monde. La prise de ce médicament par des femmes enceintes a entraîné au moins 450 malformations congénitales à la naissance, selon une estimation publiée hier par l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS).
"Ce sont entre 425 et 450 cas de naissances d’enfants vivants ou mort-nés exposés in utero au valproate entre 2006 et 2014 qui sont porteurs de malformations congénitales", indique l’IGAS dans son rapport, qui était commandé par le ministère de la Santé pour faire le point sur la prescription de la Dépakine.
L’IGAS précise toutefois que les prescriptions de Dépakine chez les femmes en âge de procréer (15-49 ans) ont baissé de 25 % entre 2006 et 2014, leur nombre étant passé de 125 000 en 2006 à 93 000 en 2014, dont 56 000 traitées pour des troubles bipolaires. Il faudra cependant attendre le mois de mai pour avoir une mesure plus précise de l’impact des prescriptions de valproate sur la descendance des femmes exposées , précise l’IGAS.
Dans son rapport, l’IGAS dénonce l’"inertie" des autorités sanitaires françaises et du laboratoire Sanofi, qui commercialise le produit, face aux risques de la Dépakine. Au cours des derniers mois, les autorités de santé ont multiplié les mises en garde sur ce médicament responsable chez le fœtus de malformations et de troubles tels que l’autisme. Selon Le Figaro, le ministère de la Santé envisagerait désormais la mise en place d’un fonds d’indemnisation pour les victimes, comme pour le Mediator.
La Haute Autorité de santé (HAS) rappelle les risques et les alternatives à la Dépakine. Selon elle, l’acide valproïque ou valproate, vendu sous les noms Dépakine, Micropakine, Dépakote, Dépamide et génériques, ne doit pas être prescrit chez les filles, adolescentes, femmes en âge de procréer et femmes enceintes, sauf en cas d’inefficacité ou d’intolérance aux alternatives médicamenteuses existantes.
Commercialisée depuis 1967, la Dépakine est toujours en vente, car ce médicament a démontré son efficacité dans le traitement de l’épilepsie et des troubles bipolaires, et il est même jugé incontournable dans certains cas.
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