Avec son avant-projet de loi, la ministre du Travail Myriam El Khomri espère séduire la majorité indiquant qu’il est important d’apporter un "changement de philosophie". Dans le cas échéant, le gouvernement "prendra ses responsabilités".
La ministre du Travail Myriam El Khomri a dévoilé son texte de près de 150 pages intitulé "projet de loi visant à instaurer de nouvelles libertés et de nouvelles protections pour les entreprises et les actifs". Il concerne une multitude de sujets axés sur six grands titres dont un possible recours au 49.3.
Un projet ambitieux
Dans une interview accordée aux Échos, Myriam El Khomri a affirmé sa volonté de convaincre tout d’abord les parlementaires du bien-fondé de sa réforme du travail. Celle-ci a été élaborée afin "améliorer la compétitivité des entreprises, développer et préserver l’emploi, réduire la précarité du travail et améliorer les droits des salariés". Toujours est-il que face aux inquiétudes de la majorité sur un projet permettant plus de flexibilité aux entreprises, la ministre du Travail serait favorable à un recours au 49.3. "Nous voulons convaincre les parlementaires de l’ambition de ce projet de loi. Mais nous (avec le Premier ministre, ndlr) prendrons nos responsabilités", a-t-elle assuré.
La nécessité d’évoluer
Myriam El Khomri estime en outre qu’il est nécessaire de faire évoluer un modèle qui s’adapte à une conjoncture changeante. Selon la ministre, le gouvernement ne prend pas en compte les mini jobs allemands ou les contrats zéro heure anglais comme des modèles, bien au contraire, mais "nous ne vivons pas dans un monde clos et nous devons nous aussi évoluer", a-t-elle indiqué. D’après toujours la ministre du Travail, il existe des blocages dans notre société. Néanmoins, il est important de faire confiance à la négociation collective dans les entreprises et dans les branches, pour les lever, en s’appuyant sur les besoins du terrain.
Présenté le 9 mars en Conseil des ministres
L’avant-projet transmis au Conseil d’État sera présenté en Conseil des ministres le 9 mars prochain. Il sera ensuite examiné le mois suivant à l’Assemblée nationale. Comme rapporté par le quotidien économique Les Échos, le projet renforce les principes des 35 heures, du salaire minimum ou encore le contrat à durée indéterminée. Il renferme en outre de nombreuses mesures en lien avec "les accords de compétitivité" des entreprises.
En savoir plus sur le 49.3 sur le site du gouvernement
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