Une jeune femme est devenue la première kamikaze en France, en déclenchant sa ceinture d’explosifs plutôt que d’être capturée vivante, lors de l’assaut des forces de l’ordre à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). Selon les spécialistes, c’est une nouvelle stratégie "pour choquer l’opinion publique".
Mercredi 18 novembre, le Raid a donné un assaut antiterroriste à Saint-Denis, suite aux attentats du 13 novembre. Deux forcenés sont morts dont une femme qui a déclenché sa ceinture d’explosifs. Une femme kamikaze, "une première en France et pour l’Etat islamique", selon David Thomson, journaliste de RFI.
Selon le Guardian, 10% des personnes quittant l’Europe, l’Amérique et l’Australie pour rejoindre l’Etat islamique sont des femmes et des jeunes filles. Le recours à des femmes kamikazes peut avoir pour effet de frapper de stupeur l’opinion publique. "On se méfie moins des femmes, cela surprend et choque beaucoup plus l’opinion publique. L’objectif, c’est de créer l’incompréhension", explique au Figaro Carole André-Dessornes, docteure en sociologie et spécialiste des femmes martyre. Selon la spécialiste, il est difficile à imaginer qu’une femme puisse "perpétrer un acte si nihiliste et destructeur". Pour autant, "cela doit rester exceptionnel, pour que le procédé ne se banalise pas".
Fatima Lahnait,chercheuse, auteur du rapport "Femmes kamikazes, le jihad au féminin" publié par le Centre français de recherche sur le renseignement (CF2R), a expliqué à l’AFP : "L’endoctrinement et l’embrigadement sont tels qu’elle a préféré mourir que d’être arrêtée. Ce faisant, elle contribue à la lutte. Et là le sexe importe peu. Mais le fait que ce soit une femme va bien entendu multiplier l’impact de son acte sur la société".
Mais le traitement des candidates au djihad est différent à celui d’un homme. Si les imams des groupes djihadistes promettent aux candidats au martyr les délices du paradis, notamment les fameuses 72 vierges, rien de tel pour les femmes kamikazes : "ce qu’on peut leur promettre, c’est de retrouver au paradis un être cher, un mari disparu, par exemple", précise Fatima Lahnait.