Après les agressions commises à l’encontre des membres de la direction d’Air France, trois salariés de la compagnie aérienne dont un mécanicien, un cadre industriel ou un pilote ont expliqué les raisons de leur colère.
Les incidents survenus lundi dernier au siège d’Air France, à Roissy font toujours écho. Trois salariés ont levé une partie du rideau en se confiant sur Francetv Info ce jeudi.
Un sentiment de colère
Un salarié, ayant requis l’anonymat, était présent lundi 5 octobre, au siège d’Air France, à Roissy. "J’étais aux premières loges, à deux mètres de Xavier Broseta et de Pierre Plissonier, quand ils ont commencé à se faire arracher leurs vestes", a-t-il raconté en assurant qu’il n’avait participé aux violences. "Moi, j’avais juste la hantise de me faire écraser par la foule", a-t-il affirmé alors que les employés molestaient les membres de la direction de la compagnie française. A l’instar de nombreux salariés d’Air France, ce mécanicien de 40 ans regrette l’agression du DRH et du directeur de l’activité long-courrier en évoquant un sentiment de colère qui se cacherait derrière ces incidents. Il a notamment déclaré son "ras-le-bol, partagé par une grande majorité du personnel au sol" qui appréhende un avenir incertain.
Une dent contre les pilotes
Didier Maronese, cadre industriel de 53 ans, en voulait surtout aux pilotes. "On a déjà fait énormément d’efforts au sol et, à cause du refus de quelques centaines de pilotes, c’est tout le personnel qui se retrouve une nouvelle fois la tête dans le sable", a-t-il déploré. Alors qu’Air France prévoit de supprimer 2 900 postes, cette suppression concerne 1 700 postes au sol et 300 dans les cockpits. Didier Maronese n’a pas participé à la manifestation de lundi mais partage toutefois la colère des salariés et comprend "qu’on puisse en venir à ces violences, une fois poussé dans ses derniers retranchements".
L’agression sociale explique l’agression physique
Pour Jennifer Jones-Giezendanner, élue du Syndicat national des pilotes de ligne, "l’agression physique répond à l’agression sociale de ces dernières années." Selon elle, les raisons qui expliquent l’attitude des pilotes de ne pas fournir tous les efforts attendus d’eux c’est parce que la direction n’a pas tenu ses engagements à leur égard. Elle a notamment évoqué la réduction de 12% des effectifs de pilotes depuis 2009 ainsi qu’une baisse de 10% en moyenne de leur salaire, contre une hausse de 10% en deux ans de la rémunération des dix principaux dirigeants d’Air France.
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