Ayoub El Khazzani, l’auteur de l’attaque dans le Thalys a été signalé dans plusieurs pays d’Europe. Il était monté avec des armes très puissantes dans le train Amsterdam-Paris vendredi dernier.
Le sulfureux parcours d’Ayoub El Khazzani, le tireur du Thalys qui reliait Amsterdam à Paris vendredi dernier, demeure encore mystérieux, note Le Figaro. Sa garde à vue a été transférée dans la matinée de samedi à Levallois-Perret par les policiers de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) et de la sous-direction antiterroriste (Sdat).
Ayoub El Khazzani, qui a tout d’un apprenti dhijadiste, est parvenu, comme bien d’autres avant lui, à échapper aux services de renseignement. Il a voyagé à travers l’Europe, et était sans doute sur le point de rejoindre les rangs de l’organisation Etat islamique en Syrie, même s’il le nie devant les policiers.
Portant, quelques éléments auraient pu laisser penser qu’Ayoub El Khazzani, âgé de 26 ans et originaire de Tétouan, allait ajouter son nom à la liste des fanatiques dangereux qui projettent de mettre l’Europe à feu et à sang. L’homme, de corpulence fluette, était sans histoire avant de déménager en Espagne en 2007 avec son frère Imran et ses parents.
Islam radical et trafic de drogue
Établie à Madrid jusqu’en 2010, la famille Khazzani débarque ensuite à Algésiras, une ville au bord du détroit de Gibraltar réputée être l’un des plus virulents foyers djihadistes de l’Espagne. Ayoub El Khazzani traîne alors dans le quartier pauvre d’El Saladillo, tenaillé par le chômage endémique et les trafics de drogue.
La radicalisation de l’apprenti terroriste, très connu au sein du quartier où il vit d’emplois précaires, se fait dans le sillage de son père, avec lequel il fréquente alors la mosquée Taqwa. Ce dernier explique aujourd’hui que son fils "ne parlait jamais de politique, juste de football et de pêche".
Ayoub El Khazzani se compromet aussi dans divers trafics de drogue entre deux prêches. Il a même été en prison une fois pour ces faits. Son parcours met en évidence des liens entre le trafic de drogue et l’islam radical qui est toujours à l’affût de sources de financement.