Une hausse de 84% des actes antisémites a été relevée entre janvier et mai par rapport aux cinq premiers mois de l’an dernier, selon le Service de protection de la communauté juive (SPCJ).
Le Service de protection de la communauté juive (SPCJ), l’organisme qui veille à la protection des lieux communautaires juifs, a déclaré ce lundi que les actes antisémites ont connu une hausse de 84% entre janvier et mai de cette année, et ce, par rapport aux cinq premiers mois de l’an dernier. Selon toujours le SPCJ, cette hausse est de 161% par rapport à la même période de 2013.
Des chiffres contestés par le Crif
Sachant que le SPCJ ne dénombre que les actions et menaces antisémites ayant fait l’objet d’un dépôt de plainte ou de main courante, ces chiffres sont contestés par le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) car ils ne symbolisent que partiellement la réalité de l’antisémitisme sur le terrain. "Rien ne semble arrêter la progression toujours plus spectaculaire de l’antisémitisme en France qui atteint aujourd’hui des sommets révoltants", a indiqué l’instance dans un communiqué relayé par le Figaro.
508 actes antisémites entre janvier et mai
Entrant dans les détails, 508 actes antisémites ont été recensés entre janvier et mai dont les quatre assassinats commis le 9 janvier par Amédy Coulibaly à l’Hyper Cacher de la Porte de Vincennes. D’après le SPCJ, 276 ont été enregistrés en 2014 contre 195 en 2013 au cours de la même période. En revanche, dans la catégorie "actions violentes", la hausse est de 59% comparée aux mêmes mois de 2014. Les "menaces" comme les propos, tracts, courriers ou inscriptions ne cessent d’augmenter avec +94% par rapport à 2014 et +174% comparativement à 2013.
Internet, pointé du doigt
Le Crif n’est toutefois pas étonné de cette dégradation en raison notamment d’internet qui représente le principal facteur de propagation des idées antisémites dans l’opinion publique. Le conseil dénonce également l’impunité récurrente dont profite un certain nombre d’antisémites notoires. Le Crif a alors fait une requête à l’exécutif pour qu’il aille plus loin en revoyant "le statut juridique des réseaux sociaux agissant en France (Twitter, YouTube, Facebook, Google) afin de les mettre civilement et pénalement face à leurs responsabilités".
L’instance communautaire a en outre dénoncé la montée en puissance des mouvements qui appellent au boycott des produits israéliens. Ces derniers avaient servi de camouflage à des campagnes notoirement antisémites visant à renforcer l’ostracisation des Juifs de France, dont le nombre est évalué à un demi-million.