L’Académie française brise enfin le silence. Elle accuse la reforme du collège d’un mauvais coup porté à la langue française, rejoignant ainsi les nombreuses critiques suscitées par ce projet du ministère de l’Education nationale, prévu entrée en vigueur à partir de 2016.
L’Académie française fait finalement entendre sa voix quant à la réforme du collège menée par Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Education nationale. Dans une déclaration votée à l’unanimité à la mi-juin, elle qualifie la réforme d’être "un mauvais coup porté à la langue française", parce qu’elle risque d’ "affaiblir les disciplines fondamentales" et de "développer les inégalités".
L’Académie rejoint ainsi ceux qui se déclarent opposer à cette réforme et reprochent à elle "un défaut de structure" en soulignant dans sa déclaration que "L’Académie française, qui a fait part au Président de la République de ses réserves sur les projets de réforme du collège et des programmes d’enseignements présentés par le gouvernement, considère que l’ensemble de ces projets n’est pas satisfaisant".
"Il faut préserver les disciplines traditionnelles", indiquent les Académiciens, en faisant surtout référence à l’idée que le latin et le grec soient mis "sur un pied d’égalité avec des langues régionales", dans cette réforme. Ainsi, pour eux, la réforme "repose sur deux principes implicites : l’affaiblissement des disciplines fondamentales et le bouleversement du calendrier d’acquisition des connaissances et des compétences".
La réforme du collège lancée en mars n’a pas manqué de susciter d’intenses polémiques depuis. La suppression d’une large partie des classes bilingues et des options latin et grec ont, entre autres, provoqué la grogne des enseignants de lettres classiques et d’allemand. Des personnalités de droite et comme de gauche comme Jack Lang ou Aurélie Filippeti l’ont également critiquée.