Souvent utilisée à titre de remède contre la douleur, l’hypnose est devenue une pratique courante dans les hôpitaux et les blocs opératoires de Lyon, apportant une révolution dans le monde de la médecine.
Alors que l’hypnose a toujours été considérée comme une pratique qui consiste à envoûter un patient pour le rendre totalement dépendant, elle est devenue un outil supplémentaire grâce auquel les douleurs aiguës et les problèmes d’anxiété peuvent diminuer. A l’hôpital Saint-Joseph Saint-Luc à Lyon, 35 personnes allant du brancardier à l’infirmière ont suivi une formation à cette technique.
Ponctions lombaires effectuées sous hypnose
Selon Didier Brodsky, médecin au service des urgences de l’hôpital Saint-Joseph Saint-Luc, l’hypnose est utilisée depuis quatre ans. Le médecin a affirmé que toutes les ponctions lombaires sont actuellement effectuées sous hypnose. "Dernièrement, on en a réalisé une sur une patiente, chanteuse de gospel. Pendant qu’on l’opérait, elle chantait et ne se rendait compte de rien", a poursuit le Dr Brodsky sur le récit de 20 Minutes ce dimanche. Patrick Bellet, président-fondateur de la Confédération francophone d’hypnose et de thérapies brèves (CFHTB), a expliqué que "l’hypnose n’est pas une perte de conscience même si on peut être dans un état profond". D’après lui, le patient continue à ressentir des sensations mais pas de douleur.
Un outil supplémentaire
Didier Brodsky a toutefois mentionné que les autres techniques utilisées seront toujours maintenues car l’hypnose ne peut pas se substituer aux produits chimiques. Toujours est-il que la méthode présente plus d’avantages pour le patient, a-t-il reconnu. En réalité, il s’agit d’un outil supplémentaire qui aide les patients à récupérer plus vite. "Quand les patients sont hypnotisés, ils consomment beaucoup moins de morphine et de tranquillisant", a déclaré Jacqueline Payre, une aide-soignante.
Une trentaine de projets financés
Près de trente projets de formations en Rhône-Alpes sont aujourd’hui financés par la fondation Apicil soutenant les actions de lutte contre les douleurs. "Nous sommes aujourd’hui sollicités par la plupart des établissements de santé", confirme sa directrice Nathalie Aulnette. Cette dernière a ajouté qu’au début, c’était souvent les infirmières qui étaient intéressées mais à l’heure actuelle, de plus en plus de médecins et de chirurgiens manifestent leur engagement.