Pour la première fois, l’Insee publie ce mardi une étude inédite sur la répartition des richesses en France notamment sur le revenu disponible et la pauvreté monétaire des ménages en 2012 dans chaque région, département et chaque commune.
La réalisation de cette étude a été rendue possible grâce au nouveau dispositif FILOSOFI ou fichier localisé social et fiscal, grâce auquel différentes données fiscales exhaustives issues de la direction générale des Finances publiques ont été rapprochées. Parmi ces données figurent les déclarations de revenus des personnes physiques, la taxe d’habitation ou encore le fichier d’imposition des personnes physiques.
Des inégalités considérables au niveau régional et départemental
Les résultats de cette étude de l’Insee montrent avant tout des inégalités considérables au niveau régional et départemental. En effet, les plus forts taux de pauvreté se remarquent dans le Sud-est, le Nord et la Seine-Saint-Denis. En revanche, les inégalités sont les plus fortes dans les Hauts-de-Seine et en Île-de-France. Cette dernière regroupe à la fois les départements possédant le plus important et le plus faible taux de pauvreté dont 9 % dans les Yvelines et 27 % en Seine-Saint-Denis. Par ailleurs, en dehors de l’Ile-de-France, les départements des régions Nord-Pas-de-Calais, dont Corse et Languedoc-Roussillon, hormis la Lozère, se présentent comme les plus pauvres avec un taux de pauvreté qui se situe entre 18 et 23 %. Par contre, les départements les plus riches se trouvent en Loire-Atlantique, dans le Finistère, la Vendée, la Savoie ou encore dans la Haute Savoie.
Les villes les plus pauvres et les plus riches
S’agissant des communes, près de 75% des personnes les plus pauvres s’entassent dans les centres grands pôles urbains contre 10% vivant dans la couronne. Les villes les plus pauvres avec un taux de pauvreté qui s’élève à 36% se trouvent dans le Nord-Pas-de-Calais : Fourmies, Hirson ou encore Bohain Vermandois. Avec seulement un taux de pauvreté de 4%, les villes les plus riches sont des petits pôles comme Fessenheim dans le Haut-Rhin et Morteau de la Verrie dans le Pays de la Loire.
Des écarts importants entre riches et pauvres
Cette étude que rapporte 20 Minutes aura également permis de distinguer les écarts entre riches et pauvres. Les personnes les plus aisées et dont le niveau de vie est le plus haut vivent dans la commune de Neuilly-sur-Seine dans les Hauts-de-Seine avec 111 700 euros par an pour personne seule, 167 550 pour un couple et 234 570 pour une famille avec au moins 2 enfants. En revanche, sur toutes les communes de plus de 100 000 habitants, c’est à Boulogne-Billancourt toujours dans les Hauts-de-Seine et à Paris que résident les 1 % des personnes les plus aisées percevant le revenu le plus haut entre 177 700 et 157 000 euros par an.
A l’inverse, le niveau de vie moyen des personnes vivant sous le seuil de la pauvreté est différent d’un département à un autre et d’une commune à une autre. S’il atteint 9 900 euros en Vendée, il est de 8 620 euros pour Paris.
Les personnes les plus vulnérables
La pauvreté concerne surtout les familles monoparentales, les ménages jeunes ainsi que les familles nombreuses constituées de plus de 5 personnes. Dans le Languedoc et le Nord-Pas-de-Calais, les jeunes sont les premières victimes car leur taux de pauvreté est de 30 %. Les familles nombreuses et monoparentales sont également frappées par cette précarité dans le Nord-Pas-de-Calais. Les personnes seules ne sont pas épargnées, sauf en Ile-de-France. Ainsi, la pauvreté des personnes seules est la plus importante en Corse avec 27 % de femmes et 25 % pour les hommes. Toutefois, les couples ne sont pas souvent concernés par la précarité monétaire