Si les attentats de Paris ont fait fuir parce qu’ils ont installé la peur, la publication de Charlie Hebdo du 14 janvier a aggravé la situation.
La baisse du nombre des touristes a commencé le jour même de l’attaque de l’épicerie casher de la porte de Vincennes, d’après le rapport de MKG Hospitality, un cabinet d’analyses spécialisé dans le tourisme. Il est rapporté que la fréquentation des hôtels parisiens a chuté de 9 % entre le 8 et le 18 janvier. Les établissements qui en souffrent le plus seraient les plus luxueux. Ils comptent en moyenne un taux d’annulation de 60 %, d’après une autre étude du Synhorcat, le syndicat de l’hôtellerie-restauration. Cette diminution des réservations a un impact majeur sur le chiffre d’affaires, qui aurait baissé de l’ordre de 23,5 %.
"Nous pensions que l’activité allait vite repartir, comme cela avait été le cas après les attentats de Londres ou de Madrid. Mais non", rapporte à L’Express Georges Panayotis, P-DG de MKG Hospitality. Les clients français uniquement semblent reprendre goût à des séjours dans la Ville lumière. Les réservations pour le week-end qui vient seraient en effet revenues à la normale après avoir connu des baisses drastiques (jusqu’à 30 %), assure Weekendesk, l’un des phares de la réservation de séjours en ligne. Le désintérêt des Français pour Paris se comprend plus par l’ambiance terne que par la peur, estime Laurent Salanié, directeur général de Weekendesk.
La baisse au niveau des hôtels parisiens se rapporte particulièrement à la clientèle originaire des pays arabes. La publication par Charlie Hebdo de nouvelles caricatures du prophète Mahomet aurait choqué de nombreux pays dans le monde musulman.