Même en criant "Allah Akbar" et les enfants de la Palestine et de la Tchétchénie pour motifs, ce n’est pas un acte terroriste, selon la procureur.
Le Figaro rapporte que la procureure a été claire : "Il ne s’agit absolument pas d’un acte terroriste." L’individu qui a renversé volontairement 13 personnes dimanche soir à Dijon au cri de "Allah akbar" (Dieu est grand) est atteint d’une pathologie psychiatrique ancienne et lourde, a expliqué lundi le procureur Marie-Christine Tarareau au cours d’une conférence de presse. Le concerné est un Français âgé de 40 ans, de père marocain et de mère algérienne ; il avait effectué 157 passages en hôpital psychiatrique.
Selon les premiers éléments de sa mise en examen, l’homme dit avoir agi "volontairement" et "seul", en pensant à la souffrance des enfants de Palestine et de Tchétchénie.
Soigné pour ses troubles psychologiques, il a déclaré aux policiers qu’il avait pris une réserve de médicaments suffisante pour 96 heures, soit la durée possible d’une garde-à-vue en cas d’acte terroriste. Ce qui suppose qu’il aurait pu préméditer son acte.
Son domicile devait être perquisitionné, et son ordinateur saisi pour être scruté. La sous-direction anti-terroriste de la police judiciaire prend part aux investigations. En fonction des résultats de l’audition et des perquisitions, le parquet anti-terroriste pourrait être saisi. Le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve a toutefois demandé "à ne pas tirer de conclusions hâtives", indiquant que les motivations de l’individu n’étaient "pas établies". En Conseil des ministres, le chef d’Etat a rappelé que "l’on ne devait pas céder à la panique" face à ces événements. Il a en outre appelé à "l’extrême vigilance des services de l’Etat".