Illustration - SIPA
Selon l’étude de l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales, 11 millions de Français se sentent "en insécurité dans leur quartier ou leur village en 2014".
L’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) a publié son enquête annuelle dite de "victimation" pour analyser l’ampleur de l’insécurité sur tout le territoire du pays. Cette année, l’ONDRP avec l’Insee a interrogé près de 17 000 ménages sur les faits de délinquance dont ils ont pu être victimes. Le Figaro fait le point sur le résultat de l’enquête.
Entre 2012 et 2014, il y a eu selon l’enquête publiée mardi une "hausse significative" des vols et tentatives avec violences ou menaces : 360 000 Français disent l’avoir vécu contre 270 000 en 2012. Et selon les témoignages recueillis pour cette étude, les victimes de ces vols "à l’arraché" sont le plus souvent des femmes de moins de 30 ans. Autre hausse, celle des vols de vélos, 400 000 contre 300 000 auparavant.
L’étude montre en outre la stabilisation du nombre de cambriolages et tentatives d’effractions de la résidence principale en 2013 au nombre de 600 000. Quant aux actes de vandalisme dans les logements, ils ont baissé (2,8% des ménages en 2012, contre 2,5% en 2013). "C’est le plus bas niveau depuis 2006", relève-t-on à l’ONDRP.
Concernant le sentiment d’insécurité dans les quartiers, 21,2% des habitants se déclarent "souvent", "de temps en temps" ou "rarement" en insécurité dans leur quartier ou leur village en 2014. C’est 0,9 point de moins qu’en 2013. La baisse est par ailleurs significative chez les hommes, beaucoup moins chez les femmes. Plus largement, le sentiment d’insécurité au domicile se stabilise en 2014, après plusieurs années de hausse.
Au-delà des vols violents, les agressions physiques hors ménages, hors du cadre familial en somme, c’est-à-dire dans la rue, au travail, à l’école, stagnent, avec 650 000 faits estimés pour 2013. On est loin cependant des quelque 800.000 victimes déclarées de 2007 à 2009. Mais l’enquête de "victimation" confirme bien que "les parts mesurées depuis 2010 sont (…) en baisse significative". En 2013, il n’y a pas moins d’actes révélés qu’en 2010 et 2011.
Globalement, les Français ne se sentent pas plus en insécurité qu’avant : 17% disent ressentir un "sentiment d’insécurité" chez eux en 2014, pas plus que l’année précédente. "Nous ne disons pas que tout va bien mais qu’il y a stabilité", souligne Cyril Rizk, l’un des responsables de l’ONDRP. Selon les instigateurs de l’étude, l’enquête annuelle dite de "victimation" est le "reflet exact" de l’insécurité ressentie, ou non, par la population.