La diffusion de photos de policiers déguisés parmi les manifestants soulève des débats. Pratique courante affirme la police, provocation dit la gauche.
A la question "Qui a exacerbé les tensions lors des rassemblements à la mémoire de Rémi Fraisse ? " que pose L’Express, le ministre des Finances affirme que c’étaient "des groupes anarchistes", tandis qu’Olivier Besancenot pointe "des policiers".
Sur le plateau de BFMTV lundi soir, l’ancien président du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) a demandé la mise en place d’une commission d’enquête sur l’infiltration de policiers parmi les rangs des émeutiers, notamment lors de la manifestation à Nantes.
"Ces gens-là sont des casseurs, ils ont des looks de casseurs. Sauf que ce ne sont pas des manifestants, ce ne sont pas des militants d’extrême gauche. Ce sont des policiers", a-t-il assuré, montrant des photos d’hommes encagoulés.
L’ex-candidat à la présidentielle rebondit sur les accusations du reportage du site écolo Reporterre, où l’on aperçoit des policiers déguisés, parfois avec des brassards "police".
En fait, les policiers assurent que c’est une pratique courante lors de manifestations où l’ordre public est en jeu. "Ce sont des fonctionnaires en civil, surtout de la Brigade anti-criminalité (BAC), qui s’infiltrent dans les cortèges pour repérer et neutraliser les individus violents avant qu’ils ne fassent n’importe quoi. Ils sont aussi chargés d’interpeller en flagrant délit pour qu’il y ait des preuves", explique Fabien Vandermerlick, secrétaire national au syndicat de police Alliance, déplorant "une énième théorie du complot d’Olivier Besancenot".
Toutefois, le journaliste spécialisé Frédéric Ploquin soulève que les policiers en infiltration dans les années 70 et 80 n’arboraient jamais de brassards "police", comme c’est parfois le cas aujourd’hui.
Une autre photo largement diffusée sur Twitter par les militants d’extrême gauche et écolos interpelle. Des policiers déguisés y arborent des foulards à tête de mort. "C’est sidérant. Je demande une clarification du gouvernement sur ces tenues agressives, où l’on a l’impression que ces policiers vont au combat. Leur but n’est clairement pas de calmer les tensions", lance Alexis Corbière, secrétaire national du Parti de gauche.
Besancenot : "Ils ont des looks de casseurs mais... par BFMTV