Le président du Medef Pierre Gattaz propose de sortir de la convention internationale qui oblige les patrons à expliquer pourquoi ils licencient un salarié.
"Les chefs d’entreprise, quand ils peuvent embaucher, craignent de se trouver devant les prud’hommes s’ils rompent le contrat. C’est un des principaux freins à l’embauche", a déclaré Pierre Gattaz dans une interview accordée au journal L’Opinion, jeudi 30 octobre. Par cette déclaration, le président du Medef suggère que la France sorte de la convention 158 de l’Organisation internationale du travail (OIT) qui oblige à justifier un licenciement, rapporte 20 Minutes.
Adoptée en juin 1982 et entrée en vigueur en novembre 1985, cette convention a été ratifiée par 36 pays. Dans l’Union européenne, elle a été ratifiée par Chypre, l’Espagne, la Finlande, la France, la Lettonie, le Luxembourg, le Portugal, la Slovaquie, la Slovénie et la Suède. Son article 4 stipule qu’"un travailleur ne devra pas être licencié sans qu’il existe un motif valable de licenciement lié à l’aptitude ou à la conduite du travailleur ou fondé sur les nécessités du fonctionnement de l’entreprise, de l’établissement ou du service".
Estimant que "la flexibilité du marché du travail est un sujet prioritaire pour débloquer notre économie", Pierre Gattaz avance que la situation est telle qu’il "pense très sérieusement à une mobilisation" des chefs d’entreprise d’ici à la fin de l’année. "Reste que pour lever le frein juridique, il faut sortir de la convention 158 de l’Organisation internationale du travail qui nous oblige à justifier les motifs du licenciement. Tant qu’on aura cette contrainte supranationale, peu importe le contrat, le fond du problème ne sera pas traité", estime le chef de l’organisation patronale.
Une prise de position fustigée par la ministre de la Fonction publique, Marylise Lebranchu qui qualifie cet appel de "très conservateur" et "un peu archaïque". D’après elle, Pierre Gattaz "est dans une logique du bas coût, du low-cost. Il faut faire extrêmement attention".