Les diverses manifestations des opposants au projet de barrage hydraulique de Sivens (Tarn) font toujours échos. Le ministre de l’Intérieur condamne les incidents et appelle à la retenue.
Dans la nuit de samedi à dimanche, un corps a été découvert par les gendarmes vers deux heures du matin à Sivens, dans le Tarn, sur le futur barrage dont la construction était contestée samedi par des manifestants. Les circonstances précises entourant le décès du jeune homme de 21 ans, répondant au nom de Rémi sont encore très floues à ce jour, rapporte 20 Minutes.
Dimanche en fin d’après-midi, environ 450 opposants au barrage se sont réunis à Gaillac sur la Place de la Libération en mémoire de leur camarade. Des échauffourées ont ensuite opposé une centaine "d’éléments cagoulés" aux gendarmes qui ont riposté aux jets de pierres avec des gaz lacrymogènes. Le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve a de suite dénoncé "avec la plus grande fermeté" ces violences, énumérant "des dégradations dans la ville", "des drapeaux tricolores brûlés" et "un tag inscrit sur le Monument aux Morts".
Dans un communiqué, Bernard Cazeneuve a appelé à "la retenue les responsables politiques et associatifs qui se sont autorisés à tenir des propos approximatifs, irresponsables et polémiques". Le ministre de rappeler que samedi 25 octobre, "en marge du rassemblement pacifique d’opposants au projet de barrage de Sivens, quelques centaines d’individus ont choisi une forme d’action particulièrement violente en affrontant délibérément les forces de l’ordre par des jets de projectiles, d’engins incendiaires et de produits corrosifs". "Aucune cause, dans un État de droit, ne peut justifier ce déchaînement de violences répétées", a affirmé le ministre.
Le procureur de la République d’Albi, Claude Derens, qui est chargé d’enquêter sur le décès du jeune homme a ordonné une autopsie qui sera réalisée ce jour en début d’après-midi. Pour l’heure, les autorités ne peuvent donc encore ni confirmer ni infirmer si le décès de Rémi a un lien avec les manifestations ou non.
Le projet de barrage-réservoir de 1,5 million de m3 d’eau stockée est porté par le conseil général du Tarn. Ses partisans assurent qu’il est indispensable pour irriguer les terres agricoles alentour et qu’une autre zone humide sera créée. Depuis les travaux de déboisement le 1er septembre, des échauffourées et des rassemblements ont régulièrement lieu. Les opposants dénoncent un projet coûteux qui, selon eux, ne servira qu’à irriguer les terres d’un petit nombre d’exploitants pratiquant une agriculture intensive.