Les 110 000 personnes qui reçoivent aujourd’hui une allocation de l’UMR vont voir le montant de leur retraite diminuer d’un tiers à partir du 1er janvier 2015, de 1 100 euros par an à 740 euros par an.
Les particuliers qui ont placé leur épargne dans les deux régimes de retraite facultatif de l’ancienne Mutuelle retraite de la fonction publique, devenue l’Union mutualiste retraite (UMR), vont être secoués par la nouvelle, commente Le Monde aujourd’hui. Leur objectif était de se constituer une rente supplémentaire, une fois à la retraite.
Cent dix mille personnes perçoivent aujourd’hui une allocation de l’UMR, et elles vont voir le montant de leur rente diminuer d’un tiers le 1er janvier prochain, sachant qu’elles avaient déjà dû céder en moyenne 16% du régime CREF (complément de retraite de la fonction publique).
Mis en place dans les années 1960, le CREF était destiné en priorité aux fonctionnaires à qui il offrait de constituer un complément de retraite en rente viagère grâce à leur épargne. Ce régime fonctionnait à la fois en capitalisation (les sommes versées sont placées sur les marchés financiers et payées aux rentiers lors de la retraite) et en répartition (les cotisations sont aussitôt reversées aux retraités).
A la fin des années 1990, une réglementation européenne a mis fin à ce mélange. En 2000, le déséquilibre financier du régime avait entraîné la dissolution de la mutuelle qui le gérait. Le régime était également gelé, et les nouvelles souscriptions n’étaient plus possibles.
En 2002, l’UMR, l’ex-CREF, baptisé R1, a été reprise par une nouvelle mutuelle et avait 25 ans pour revenir à l’équilibre, grâce à un plan négocié avec les autorités de contrôle et les pouvoirs publics.
Il n’y est pas parvenu, « car ce plan était basé sur des taux de rendement des actifs de 5 % par an. Un niveau de performance qu’il n’est pas possible d’obtenir aujourd’hui sans prendre de risque », explique Paul Le Bihan, nouveau directeur général de l’UMR, qui dénonce aussi les contraintes actuelles de normes européennes de solvabilité des assureurs « peu adaptées à la gestion d’un régime de retraite par capitalisation ».
Comme ils n’ont plus les moyens de payer l’intégralité des rentes, les dirigeants de la mutuelle et les autorités de contrôle ont validé une baisse d’un tiers des retraites servies. "Il s’agit d’une décision difficile", poursuit M. Le Bihan, mais " nous avons aussi décidé de transformer le régime afin qu’une telle baisse ne puisse plus se reproduire. "
L’impact sera significatif pour les 110 000 bénéficiaires de ce régime. La rente moyenne s’élève aujourd’hui à 1 100 euros par an, elle ne sera plus que de 740 euros par an.