Dans un sondage rapporté par 20 Minutes, il a été révélé 57 % des Français, soit la majorité, adhère à l’idée de limiter les libertés individuelles sur la toile.
Avec les dérives récentes sur Internet, piratages en ligne, divulgation de photos intimes d’actrices, les Français s’inquiètent de l’utilisation de certaines données personnelles collectées sur la toile. "Alors que seuls 45% des Français estiment qu’ils connaissent plutôt bien les risques sur Internet, ils sont 57% à souhaiter que l’Etat contrôle fortement les contenus sur le Web". Tels sont les résultats de l’enquête effectuée par BVA sur Internet les 8 et 9 octobre sur un corpus représentatif de 1 224 Français, âgés de 18 ans et plus. Les chiffres ont révélé que seuls 41 % des interrogés contestent l’idée que l’Etat devienne un grand gendarme d’Internet, car leur liberté serait restreinte.
"Plus qu’une volonté de restriction des libertés publiques, ce chiffre est l’expression d’une inquiétude face aux dérives potentielles de l’usage de leurs données personnelles", souligne le sondeur de BVA, Erwan Lestrohan. L’inquiétude se pose notamment chez les populations les plus âgées c’est-à-dire plus de 50 ans et "les moins internautes", dont les ouvriers (62%) et les employés (60%). "Les profils les plus aguerris, comme les jeunes et les cadres, sont les moins inquiets", explique le sondeur.
Il est évident qu’il existe un certain désir de protection et 70% des Français ont annoncé qu’une autorité indépendante comme la Cnil (la Commission nationale de l’informatique et des libertés) constitue l’acteur le plus efficace suivi des sociétés privées (16%) et enfin l’Etat (11%). "Il y a une confiance forte dans ces autorités qui assurent une mission de service public. Les sociétés privées souffrent, elles, de la méfiance. Les internautes sont confrontés au phishing, au spamming, aux diverses techniques de marketing qui alimentent le soupçon", a précisé Erwan Lestrohan. En ce qui concerne le faible score de « l’Etat », le sondeur argue que "cette défiance pourrait être nourrie par l’affaire des écoutes de la NSA aux Etats-Unis."
Toutefois, besoin de protection ne signifie pas s’immiscer dans la vie personnelle. En effet, 78% des sondés contestent l’intégration des boîtiers enregistreurs dans les automobiles, reliés aux assureurs, et 21% consentent. Cette pratique provenant des Etats-Unis est rejetée massivement par les Français. "Quand bien même cette technologie pourrait engendrer des économies, elle est jugée trop intrusive pour les Français", affirme Erwan Lestrohan.