En librairie comme sur Internet, de Lille à Lyon…, le livre de l’ex-compagne du président paru hier est déjà un carton commercial et une bombe politique.
Depuis moins de vingt-quatre heures, "Merci pour ce moment", le récit emblématique de l’ex-compagne de François Hollande à l’Elysée, Valérie Trierweiler, agite la rentrée littéraire, note Libération. Il a pris la pôle position des meilleures ventes de la Fnac, mais également d’Amazon, dont le site a été pris d’assaut par les internautes dès l’annonce de sa sortie, enregistrant une précommande toutes les cinq secondes.
Chez le libraire en ligne, on assure que "plusieurs milliers d’ouvrages ont déjà été vendus ". Même chose pour la Fnac et sur son site web, il s’était vendu " à la mi-journée à 15 000 exemplaires, un démarrage trois fois plus fort que le best-seller des cinq dernières années, Fifty Shades of Grey ". Le raz-de-marée a aussi atteint les grandes villes de province : « On a démarré très fort dès l’ouverture », a indiqué Isabelle Roibet, directrice de la librairie Decitre à Lyon, qui a reçu 200 exemplaires et va en commander 200 autres. « J’ai vu des clients en prendre trois ou quatre à la fois. C’était majoritairement des femmes, entre 40 et 50 ans ». Au Furet du Nord, à Lille, c’était la rupture de stock. A ce rythme, les 200 000 exemplaires imprimés pourraient être vite écoulés.
Pour l’Elysée, ce succès a un goût amer, notamment le passage « le Président n’aime pas les pauvres. Lui, l’homme de gauche, dit en privé : "Les sans-dents", très fier de son trait d’humour ». Jeudi soir, plus de 2 000 personnes prévoyaient de participer à un événement Facebook appelant à une manifestation des « sans-dents » devant l’Elysée, ce vendredi à 9 heures.
Ségolène Royal a choisi de répliquer sur l’angle politique : « C’est n’importe quoi ! » s’est indignée la ministre de l’Ecologie sur RMC-BFMTV. « C’est le contraire de l’engagement politique d’un grand responsable de gauche, socialiste », a-t-elle ajouté, renvoyant chacun à l’action de Hollande en faveur « des plus précaires » et des « anciens » lorsqu’il était à la tête du conseil général de Corrèze. Sur cette même ligne, les socialistes ont joué la carte de la solidarité, « frondeurs » compris : « Je ne crois pas à cette assertion sur les "sans-dents" », a ainsi affirmé le député Jérôme Guedj sur Sud Radio. « Pour avoir beaucoup fréquenté Hollande, je sais que c’est un militant socialiste qui a l’égalité chevillée au corps. »
Le premier ministre Manuel Valls a lui aussi dénoncé des « attaques outrancières » et appelé chacun à prendre de la hauteur : « Le débat public a besoin de respect, je rajouterai d’ailleurs un autre mot, "dignité". » Un jugement partagé par la quasi-totalité de la classe politique. Marine Le Pen, présidente du FN, voit dans ce « concours d’indécence » un « déshonneur pour la France qui touche autant celle qui parle que celui dont elle parle ».