Six jours après sa nomination au poste de ministre de l’Education nationale, Najat Vallaud-Belkacem se tient face à la presse au ministère, rue de Grenelle pour la présentation des nouveautés de la rentrée.
Najat Vallaud-Belkacem a réussi sa première entrée en la matière lors de la présentation des nouveautés pour l’année scolaire. Lors de son interview matinale sur France Inter rapportée par Libération, la nouvelle ministre de l’Education nationale a vu la présence d’une foule de journalistes, impatients d’assister à sa première apparition, ainsi que le bataillon de conseillers et hauts fonctionnaires du ministère.
Arrivée à l’heure au rendez-vous avec la presse, Najat Vallaud-Belkacem ne fait que servir le menu déjà concocté par son prédécesseur, Benoît Hamon. La nouvelle ministre s’adresse particulièrement aux parents inquiets en leur disant : "soyons clairs, la rentrée ne m’a pas attendue pour être préparée. Je vous rassure". Najat Vallaud-Belkacem de préciser : "Je veux leur dire que ça va bien se passer".
Concernant la généralisation de la semaine de quatre jours et demi, sujet très débattu pour cette rentrée. Certains maires ont déjà annoncé leur refus de se plier à cette réforme. Face à cette situation, la ministre est intransigeante : "Je suis ouverte au dialogue. Je veux bien recevoir les maires récalcitrants pour trouver des solutions. Mais la loi scolaire ne souffrira d’aucune exception. Nous ne transigerons pas. Nous ne faisons pas cela par caprice mais dans l’intérêt des enfants.", a-t-elle annoncé à la presse.
Questionnée par les journalistes sur l’idée qu’elle enverra ou non les forces de l’ordre pour ouvrir l’école mercredi, le successeur de Benoît Hamon riposte. "Quand un maire ne respecte pas la loi, le préfet intervient. L’école n’est pas une option, c’est une obligation. J’en appelle à la responsabilité des élus : nos enfants ne doivent pas être otages des polémiques politiques", lance-t-elle.
Par rapport aux attaques, notamment racistes, qu’elle a essuyées ces derniers jours, la ministre semble à l’aise et répond calmement : "Cela ne m’atteint pas personnellement. Je n’ai pas le temps de prêter attention à ces attaques stériles. Mais je pense à tous ceux qui contemplent ce spectacle, atterrés. En leur nom, j’appelle les responsables politiques à faire preuve de respect."
S’il y a un sujet qui a semé la controverse la semaine dernière, c’est l’égalité des sexes. Sur cette question, Najat Vallaud-Belkacem a souligné qu’elle réaffirmait pleinement, pour ceux qui auraient pu en douter, son ambition assumée sur ce dossier. A cet effet, un "plan d’action" sera élaboré dans les prochains jours dont la mise en place de séminaires de formation initiale et continue pour sensibiliser les profs ainsi qu’une boîte à outils pédagogiques sur Internet. "Je suis persuadée qu’on peut agir dès le plus jeune âge. On ne peut pas faire l’économie d’une réflexion." a-t-elle ajouté. Restant sur ce point, la ministre a insisté : "Mais je ne suis pas sourde, j’entends les inquiétudes de certains parents. C’est d’ailleurs pour cela que ce sujet sera systématiquement abordé lors des conseils des écoles."
Durant son face-à-face avec la presse, Najat Vallaud-Belkacem n’a cessé de répéter l’importance qu’elle accordait aux parents. Dans ses projets figure même un rendez-vous mensuel rue de Grenelle avec des parents "lambda", d’un peu partout, pour les "entendre concrètement."
Pour conclure, la nouvelle ministre de l’Education nationale a annoncé : "J’irai aussi beaucoup à la rencontre des enseignants. J’ai reçu déjà des centaines de messages, je serai sur le terrain, à leur écoute, pour ne pas être coupé des réalités."
Pour le coup d’envoi de la rentrée qui se tiendra demain, elle sera à Clichy-sous-Bois, avec le président de la République.