Le virus du chikungunya continue à se propager aux Antilles. La zone enregistre une "grave épidémie", selon la ministre de la santé. Pour venir en renfort aux autorités sanitaires, une quinzaine de militaires de la sécurité civile et des sapeurs-pompiers du Grimp sont dépêchées sur place.
"On estime à au moins 15% la population qui aurait d’ores et déjà été touchée" par le chikungunya, estimait la ministre de la Santé Marisol Touraine la semaine dernière. Les Antilles font face à une importante épidémie.
La chasse aux moustiques et aux gîtes larvaires est ouverte. Le travail des équipes de lutte anti-vectorielle est dense. Les sites propices à la prolifération du moustique, vecteur du virus doivent être nettoyés.
Le gouvernement envoie des renforts sanitaires, des militaires de la sécurité civile et des sapeurs-pompiers. Nos confrères d’Antilles TV ont suivi des opérations de démoustication en Martinique. L’équipe, composée d’une quinzaine d’hommes, avaient pour mission de détruire les gîtes larvaires sur les toits du Centre hospitalier de la Martinique.
"Ce peu d’eau que vous voyez là, pointe un agent de l’ARS en montrant une flaque qui semble minime, c’est suffisant pour être un gîte larvaire. Le moustique pond là-dedans et puis on a une éclosion", explique-t-il à un pompier venu de l’Hexagone.
Chaque zone doit être passée au crible. Les équipes doivent parfois se hisser à plusieurs mètres de haut. "Les toits sont relativement difficiles d’accès", indique un sapeur-pompier. Difficile également parfois de trouver des points d’appui sécurisés pour grimper.
Ces moyens de lutte supplémentaires viennent en soutien aux équipes martiniquaises. "Ces spécialistes de milieux périlleux nous en avons parmi les pompiers de la Martinique. Ils interviennent déjà depuis plusieurs mois", indique François De Keréver. Le directeur de cabinet de la préfecture de la Martinique ajoute : "Avec le début de la saison des pluies, il était important de pouvoir mener une action d’ampleur sur un maximum de bâtiments, notamment ceux qui abritent des personnes fragiles, des personnes âgées ou malades".
Dans le Département, 50 000 Martiniquais sont touchés par l’épidémie. Cela représente 13% de la population. À titre de comparaison, près de 40% de la population réunionnaise avait été touchée lors de la crise rencontrée par l’île en 2005-2006.
Selon l’Institut de veille sanitaire (InVS), 115 000 cas de chikungunya ont été recensés aux Antilles. L’importance de l’épidémie diffère selon les îles avec 63 000 cas en Guadeloupe, 49 000 en Martinique, 881 en Guyane, 720 cas à Saint-Barthélemy et 3 360 à Saint-Martin où l’épidémie a démarré.