L’Etat vient d’être condamné pour ne pas avoir retiré le Mediator du marché entre 1999 et 2009. Le médicament pourrait être responsable à long terme de 2 100 décès.
C’est la première fois que la responsabilité de l’Etat est établie dans le scandale du Mediator. Le tribunal administratif a condamné ce jeudi l’Etat en estimant qu’il avait commis une faute en maintenant le Mediator sur le marché de 1999 à 2009, d’après les sources de BTFMTV.
Le danger éventuel du Benfluorex est caractérisé par les deux cas d’hypertension artérielle et de valvulopathie déclarés en 1999, estime le tribunal.
L’Etat est, par conséquent, responsable de ne pas avoir retiré le Mediator du marché via l’Afssaps (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé). Sa responsabilité est établie, "malgré les fautes et les manœuvres imputables au laboratoire Servier", déclare le tribunal administratif. Ce jugement peut être très important pour le grand procès Mediator qui s’ouvrira l’année prochaine.
La commercialisation de cet antidiabétique détourné aussi comme coupe-faim avait été suspendue en 2009 par l’Afssaps (aujourd’hui appelée ANSM, Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé) à la suite de la mise en évidence d’un excès de cas de valvulopathie (déformation des valves cardiaques).
Pour l’instant, 328 personnes ont été reconnues comme victimes du Mediator sans que la défense de Servier ne conteste quoi que ce soit. Utilisé par cinq millions de personnes en France, le Mediator pourrait être responsable à long terme de 2 100 décès, selon une expertise effectuée dans le cadre d’une enquête judiciaire.